[Sin City Tome 6 Des filles et des flingues | Frank Miller, Lorraine Darrow (Traducteur)]
SILENT NIGHT : une petite perle ! Rien que cet épisode de 30 pages vaut l'achat de l’album. L'histoire s'ouvre sur l’attachant Marv qui se promène à pas lourds dans la neige : un très beau jeu de noir et de blanc, pas de gris. Les flocons de neige tombent gros comme des cailloux jetés contre notre héros qui se courbe dans la nuit, il avance pour une inexorable rencontre à son destin de justicier. 25 pages de silence interrompues seulement par quelques BLAM, ensuite finalement une petite bulle qui contient en tout et pour tout 11 mots avec deux virgules et deux points d’interruption de phrase ! Marv obscurcit toute la page avec son noir en contre-jour mis de travers à la porte blanche du salut, mais avoir écrit en petit ces mots presque pour souligner la tendresse de la voix, rend la scène très positive malgré que les 85% de la page soient complètement noir, en continu, sans interruption. Voilà, je crois qu'en regardant les deux premières pages et toutes celles dans lesquelles nous voyons l'enfant prisonnier, c’est incroyable comment Miller réussit à nous faire éprouver tant d'émotions contradictoires comme le bien et le mal, le positif et le négatif, en jouant savamment avec une seule couleur : le NOIR !
Pour le reste, je trouve toutes les histoires trop courtes, mais aussi les personnages trop différents, dans le sens que les autres volumes nous plongeaient dans une lecture continue où le héros était unique et l'histoire avait beaucoup plus de corps : maintenant ici en une vingtaine de pages nous avons un flash sur une personne, souvent plus un perdant né qu'un héros, presqu’en corollaire de tout ce qui a été lu dans les autres histoires… Pour finir beaucoup de bleu et de noir, de rouge et de noir, habillent ces histoires brèves et laissent leur marque… beaucoup plus que ses personnages… Tout ceci est Sin City ! ! !
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