Baudolino est un petit garçon imaginatif et menteur, fils de paysans piémontais, lorsqu'il rencontre Frédéric Barberosse dont il devient le fils adoptif. Mais voici que les affabulations du petit produisent miraculeusement l'Histoire. Il en est ainsi de le quête du Graal (incontournable mythe à partir de cette époque), de la fameuse lettre du Prêtre Jean, à la recherche duquel l'Empereur partira faire sa Croisade et périra prosaïquement et mystérieusement sans avoir pu rencontrer Saladin en duel, mais aussi des royaumes imaginaires des confins du Monde, peuplés de licornes et autres habitants issus des bestiaires de l'époque. Frédéric et Baudolino, puis le jeune homme seul, évoluent donc dans ce merveilleux XIIe siècle qui voit la naissance de la ville d'Alexandrie (patrie d'Eco) et le sac de Constantinople. C'est une aventure picaresque autant qu'un roman historique et fantastique, où l'on assiste à l'acte de la transformation des mythes en Histoire. Ce dernier point était-il, comme certains critiques l'on deviné en cette année 2000 où le roman a paru, un clin d'oeil aux germes de la situation politique de l'Italie contemporaine? (Surtout si l'on pense que le mythe de Barberousse est de nouveau bien à la mode dans un certain discours politique péninsulaire...).
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