La dernière oeuvre de l'auteur belge Didier Comès, déjà estimé par Hugo Pratt, se présente comme un récit de guerre.
Nous sommes dans la sanglante contre-offensive allemande dans les Ardennes belges en décembre 1944. Un scénario certainement bien relaté au cinéma et dans la bande dessinée, que, cependant, Comès fait dévier rapidement sur un registre métaphysique.
L’extérieur, la nuit, les vivants, une recrue américaine en sentinelle dans un trou, et les morts, un trio d'esprits caustiques et farceurs condamnés pour l'éternité à un monde sartrien « aux portes closes », se rencontrent, unis par l'horreur de la guerre, dans l'attente d'un trépas qui leur donnerait le quatrième joueur nécessaire pour jouer à la belote.
Les rappels nous conduisent au Pratt surréaliste de l’homme de Somalie et de l’homme du Sertao, même si ici le développement du sujet est plus bridé et les dialogues métaphysiques un peu plus maniérés et didactiques.
Il fait preuve d’un grand style, par contre, dans l'art graphique des noirs et blancs et dans les savants équilibres de lumière qui déclinent en pointillisme dans les scènes avec grésil. On respire un air de bande dessinée d’auteur des années 80.
J’ai apprécié ma première BD de Comès, qui en appellera bien évidemment d’autres.
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