La femme de Milo Manara est la personnification d’un riche imaginaire, pourtant toujours reconnaissable et fidèle à soi-même. Comme dans toutes les narrations, il existe un amour impossible entre le personnage et son créateur ; mais voyons pour cette histoire de l’homme de papier.
Dans les futurs États-Unis d'Amérique, pendant la guerre d'indépendance, un aventurier avec en poche la photographie de la femme aimée est en voyage à sa recherche. Il tombe, au cours de ses diverses péripéties, sur un type farfelu et, ensuite, sur une belle squaw.
Le trio continue ensemble et c’est ici que nous sommes avertis une première fois : l'Indienne, en observant la photo, dit à l'aventurier : «
Si toi aimer femme de papier, toi être homme de papier ".
A ce point, à nul n’échappe de qui vient la réplique, ce fantomatique cavalier solitaire et de ce qu’on parle dans cette histoire.
Mais poursuivons. Naturellement, entre la belle squaw et l’aventurier, des étincelles verbales se produisent. Et naturellement, elle est faite prisonnière et il la sauve. Naturellement, elle se baigne dans un torrent et il la voit. Et la photo de Gwendoline semble se décolorer de plus en plus.
Comme elle n'a pas un sens de la pudeur très développé et pour se venger, il la rebaptise, « fesses-au-vent ». Nous allons vers la conclusion : au saloon, les rudes pionniers décident de s'amuser un peu avec la squaw.
L'homme de papier réagit : bagarre, fuite, coups de feu. Division et éloignement, en s’hurlant où ils se reverront. « Homme de papier » et « Fesses-au-vent » s'aiment, il n'y a maintenant plus de doutes et voilà le final terrible. Sur le lieu préfixé, un soldat tire : - c’était seulement une sioux, dira-t-il, ennuyé, au collègue - « Fesses-au-vent » a le temps d’exhaler un « adieu, homme de papier " au cavalier incliné sur elle.
Adieu, homme de papier. L'amour impossible s'est consumé. Difficile d’expliquer une métaphore ainsi belle sans l’abîmer : c’est le personnage qui dit adieu à son créateur en rendant sa vie éphémère encore plus réelle.
Voilà pourquoi « adieu, homme de papier ».
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