D’abord ses 820 pages ont de quoi arrêter. Car il ne faut pas se rater ! D’ailleurs, je m’y suis repris à deux fois avant sa lecture entière.
C’est un livre surprenant, où l’on avance comme on passerait un gué en sautant sur les pierres.
L’histoire est centrée autour de la famille Shangguan, qui vit dans le nord-Gaomi, pays dans la province du Shandong.
Shangguan Jintong est le seul garçon dans une famille de 9 sœurs. Il est obsédé par les seins, en particulier ceux de sa mère - A l’âge de 17 ans, on ne peut pas dire qu’il soit sevré !
La vie de Jintong est un fil rouge du roman qui met en scène beaucoup de membres de cette famille à travers l’histoire de la Chine du XXe siècle.
L’auteur a choisi de ne pas suivre une trame narrative classique qui se construit autour d’un personnage principal. Pour cela, on peut être désorienté par le nombre d’intervenants importants, d’autant qu’on les retrouve plus loin ! A ce titre un arbre généalogique des Shangguan manque au livre.
Mo Yan n’a pas non plus fait de l’histoire un thème explicatif des comportements des personnages. Ce n’est pas Lao She.
Il faut dire cependant qu’il n’épargne aucun pouvoir qui gouverne tour à tour le nord-Gaomi, et sa plume est particulièrement corrosive dans la dénonciation de la Chine communiste, lui qui a été écrivain encarté au PCC, comme il se doit. Cependant ce n’est pas un livre polémique mais une réflexion sur la corruption des pouvoirs, et encore. Le pouvoir en place en 1995 a demandé des modifications, ce qui fait qu’il y a en fait quatre version successives de ce roman.
Ce livre a beaucoup d’intérêt, il est bien écrit, quoique parfois bavard et confus. Mais quelle modernité !
Ce n’est pas cependant le livre de plage, non pas vraiment !

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