Ecriture tres recherchee , un foisonnement de comparaisons a couper le souffle : "J'observais le vomissement continu, turbulent, imperturbable du poisson-robinet." "...je notais alors que mon visage se defaisait et se disloquait, a la maniere d'un puzzle, comme si j'allais me mettre a pleurer." " l'arbre metallique de l'escalier de secours, dont les feuilles des marches en hiver, gemissaient et bruissaient dans l'obscurite." "Le reveil me repecha de mon sommeil a huit heures du matin, de la meme facon que les grues sur les quais ramenent a la surface les voitures toutes velues d'algues, qui ne savent pas nager. Je remontai dans les draps, les bras et les pieds degouttant de nuit, jusqu'a ce que la grue deposat sur la moqutte, a cote des souliers de la veille, mon cadavre rouille de chassies, deforme par les cernes et perclus de rhumatismes."
La lecture est rendue difficile par une ponctuation extremement rare, mais ca vaut la peine de s'y accrocher. On est pris dans le tourbillon de la folie, du sordide. Ca fait du bien quand ca s'arrete (seulement a la fin du bouquin).
Il vaut mieux commencer la lecture des oeuvres d'Antonio Lobo Antunes par "Splendeur du Portugal" ou "Le cul de Judas", meme style d'ecriture, mais peut-etre plus facile.
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