Dominique Fernandez dont on connait la passion pour l'Italie, la renaissance et le baroque , nous donne un roman envoutant sur le peintre Michelangelo Merisi,autrement dit Le Caravage, du nom de son village natal Carravaggio dans la plaine lombarde.
Roman ? pas si sûr que cela. D. Fernandez suit la trame qu'ont laissées les quelques archives qui nous sont parvenues de la vie dissipée de ce peintre hors normes. Il brode,extrapole,usurpe,mais l'essentiel y est ; Fernandez tente de nous montrer l'implacable engrenage qui conduira un enfant doué pour la peinture, mais issu d'un milieu modeste, au peintre révéré des puissants, princes ,évèques et papes , et qui finira sur une plage assassiné ( ou suicidé ???) . Tout le livre est imprégné d'un déterminisme tragique qui du Caravage fait une nouvelle figure du Christ, double du rédempteur tout comme lui ammené à expier DES fautes ....
Alors, bien sûr, les "fautes" du Caravage ont les connait : l'amour des garçons tout d'abord, et puis aussi le refus de toute flagornerie envers les élites, si ce n'est le déni de toute ingérence dans le processus de création (précursseur de l'art pour l'art ? ). Et c'est vrai que les préférences sexuelles du Caravage offrent à Dominique Fernandez une voie royale pour le donner comme LE rebelle par excellence , le maudit, le "marqué" (scène du tatouage "impie" dans le livre)
Si je peux donner un (petit) conseil : lisez ce livre avec un autre livre (...d'art), qui vous donnera à voir les peintures du Caravage dont parle Fernandez dans son "roman". Je n'en avais pas sous la main et je me suis senti frustré de ne pas mettre la description de Fernandez en accord avec une toile "réelle".
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