[Les hommes qui n'aimaient pas les femmes. Millénium 1 | Stieg Larsson, Lena Grumbach (Traducteur), Marc de Gouvenain (Traducteur)]
On avait acheté ce bouquin après plusieurs bonnes notes lues sur les blogs mais il avait fini par traîner au fond de la PAL (la Pile À Lire) à cause de son abominable couverture qui, invariablement, menaçait de nous plonger dans une espèce de remake des Orphelins Beaudelaire.
Mais non, Les hommes qui n'aimaient pas les femmes, du suédois (oui, encore !) Stieg Larsson, n'a rien d'un roman pour ados.
C'est un polar de bonne facture.
L'écriture est plutôt du genre simple et basique (Elisabeth George et Sue Grafton sont d'ailleurs citées) mais à force de lire des auteurs qui par la force de quelques mots arrivent à vous scotcher au fond de votre canapé, on devient difficile ...
Les gentils sont trop gentils et sont heureux en amour comme en affaires.
Les méchants sont trop méchants, au point d'en être caricaturaux et peu vraisemblables, et le scénario suit parfois des péripéties à peine crédibles.
Alors, qu'est-ce donc qui fait que l'on reste accrocher à ces pages ?
Sans doute la découverte de cette Suède que l'on parcourt, polar après polar : avec sa fête de la Saint-Jean (on pense à Henning Mankell et ses Morts de la Saint-Jean), ses sectes Pentecôtistes (on pense à la finlandaise homonyme Asa Larsson et son Horreur boréale) et toujours le souvenir des démons nazis des années noires (de nouveau Henning Mankell avec le Retour du professeur de danse).
Sans doute aussi, l'originalité d'une enquête qui, cette fois, n'est pas menée par le flic désabusé de service, mais par un journaliste économique qui s'attache à une ado attardée au passé trouble, hackeuse au mauvais caractère. Ces deux-là mènent une longue investigation qui fait tout le charme de ce bouquin.
Enfin, c'est aussi, comme le titre l'indique, une diatribe contre ces hommes qui n'aiment pas les femmes et donc contre les violences subies. Le messages est clair.
Un thriller bien venu pour les plages cet été.
[...] Il était d'avis que la vraie mission journalistique était d'examiner les chefs d'entreprise avec le même zèle impitoyable que les journalistes politiques surveillent le moindre faux pas chez les ministres et les parlementaires. Il ne viendrait jamais à l'idée d'un journaliste politique de donner à un chef de parti un statut d'icône.
[...] Ce jour-là Lisbeth était vêtue d'un tee-shirt noir avec une image d'E.T. exhibant des crocs de fauve, souligné d'un I am also an alien. Elle portait une jupe noire dont l'ourlet était défait, un court blouson de cuir noir râpé, ceinture cloutée, de grosses Doc Martens et des chaussettes aux rayures transversales rouges et vertes, montant jusqu'aux genoux. Son maquillage indiquait qu'elle était peut-être daltonienne. Autrement dit, elle était extrêmement soignée.
Deux autres épisodes sont parus mais ce seront les derniers : l'auteur vient de décéder.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre