A priori rien ne me destinait à lire cette histoire-là. Mais c’est la magie du bookcrossing qui a opéré : une offre de lecture pour un livre, on s’inscrit parce que quelqu’un dit que c’est bien, parce que le titre nous séduit, parce que
Baricco dans « Soie » a été une révélation littéraire pour moi ....
Puis quelques mois passent et voilà dans ma boîte aux lettres cette histoire-là.
Petite déception : cette histoire-là est une histoire de voitures ... et les bagnoles, c’est pas ma tasse de thé : simple objet utilitaire qui sert à ma locomotion ! Voilà pourquoi dans une librairie je n’aurai pas rencontré ce livre.
Pas très convaincue, j’attaque donc cette histoire-là et je me laisse entraîner dans cette aventure, car il s’agit avant tout d’une aventure humaine, celle d’un pionnier qui va au bout de ses rêves. Et cette histoire-là me touche, celle de ce paysan du fin fond du piémontais qui un jour voit passer un bolide et son panache de fumée ... Du jour au lendemain, il vend ses 26 vaches pour acheter quelques pneus, quelques fûts d’essence et il ouvre un garage dans sa ferme toujours au fin fond de nulle part ... au cas où ...Il sent bien que cette invention va révolutionner le monde et changer le cours de sa vie. Il veut être le premier ... En mécanqiue, il n’y connaît rien, alors il achète un précis de mécanique en Français que lui lit et lui traduit inlassablement sa femme jusqu’à ce qu’il le connaisse par coeur au cas où ...
C’est dans cette famille que grandit le petit Ultimo et son destin est scellé avec celui de l’Automobile ...
On le retrouve quelques années plus tard, tout jeune homme, engagé dans la guerre de 14-18. Un autre univers que Baricco nous décrit avec précision pour rendre l’horreur de cette bataille de Caporetto. Il accumule les détails et la lecture devient douloureuse, pesante. On se raccroche au courage de ces hommes, à la fraternité qu’ils entretiennent face à la mort.
Voilà encore une partie que j’ai beaucoup appréciée.
Baricco nous conduit ensuite en Amérique où Ultimo, homme jeune, partage la vie d’une princesse russe déchue par les bolchéviques. Elle est professeur de piano, il est son chauffeur-transporteur-réparateur de piano. C’est le journal intime de Elzavieta que nous lisons ; autre ambiance, celle d’un road movie teinté de surréalisme.
Cette histoire-là continue, d’autres narrateurs se succédent pour nous parler d’Ultimo et là j’ai moins accroché, j’y ai trouvé quelques longueurs, mais j’ai continué car je voulais savoir ce qu’était devenu Ultimo ... J’ai aussi eu du mal à entrer dans la psychologie du personnage d’Elzavieta mais j’ai adoré la retrouver vieille femme riche accomplissant le testament ( ?) d’Ultimo.. Mais là, j’interprète un peu, car justement, je suis restée sur ma faim à la fin, car Ultimo au fil des pages s’est dissout dans cette histoire-là. Moi je l’aimais bien comme Elzavieta et j’aurais bien aimé le retrouver ...
En conclusion, j’ai bien aimé la façon dont Baricco a mené son roman Mais je me serais bien passée de certaines parties qui n’apportent pas grand chose à mon sens. Baricco a réussi son pari, car Ulitmo pour moi aussi il avait l’ombre d’or.
----
[Recherchez la page de l'auteur de ce livre sur
Wikipedia]
Afficher toutes les notes de lectures pour ce livre