Car vie d’un homme est un assemblage de ses deux mots
Combat…
Douteux…
Parce que sans cesse nous balançons inlassablement entre ces deux extrémités.
C’est un chemin trouble vers une utopie. Celle-ci même qui est l’essence de notre survie.
Combat
Nous luttons sans cesse pour que nous survivions. Pour que nos enfants vivent dans des conditions de vie décentes, que nous soyons travailleurs pauvre, exploité, travailleur riche et exploitant. C’est parce que nos âmes ne respirent qu’à travers cette insoutenable bataille contre nous même et les Autres.
Afin de faire vivre dans nos cœurs et dans celui de nos semblables la flamme de l’engagement et de la volonté de poursuivre nos idéaux.
Parce qu’avoir le ventre vide est une raison suffisante de se battre.
L’évidence de l’âpreté et de l’obligation de mener ce combat des hommes contre leurs semblables n’est autre qu’une lutte contre soi-même. Une haine de soi tournée vers les autres.
Malheureusement, il est une autre évidence qui est celle que prendre les armes et lutter contre les traitements inhumains qui transforment l’homme en une bête quêtant vengeance.
Il se peut que le combat échoue, mais ce n’est que le chemin traditionnel vers une victoire éclatante, peut-être.
Parce que tous les moyens sont bons pour que se réalise ce vieux rêve d’un monde meilleur : la mise à mort des combattants, le sang qui coule, le sacrifice désiré…La mort des hommes instrumentalisée en faveur de la Cause. La nourriture du combat, le meurtre injuste de ceux qui ne désirent qu’une vie meilleure et décente.
Il est nécessaire de combattre non seulement pour soi, mais aussi pour ceux qui subissent le même traitement, mais qui ne trouvent pas en eux la force d’agir. Ceux qui nous survivront auront gré de nous remercier pour la peine, le sacrifice et les forces engagée dans ce combat douteux…
Le plus noble des combats est remporté par celui qui ne veut rien pour lui. Celui qui veux seulement agir, que ce soit pour un monde meilleur, de meilleures conditions de travail. Celui là a déjà remporté le combat, il est déjà celui qui vaincra.
Douteux
Le combat est douteux car il risque à chaque instant d’être éteint dans le sang. La victoire n’est jamais acquise, bien sûr.
Mais la défaite même est exemplaire et conduit à d’autres combats, peut-être victorieux.
Il est douteux de croire sans cesse en la victoire. Tout dépend de la force de ceux contre lesquels on mène notre combat. La défaite existe, elle est en germe dans chaque combat mené contre les siens.
Le combat est-il juste ou encore bon lorsque les hommes qui nous suivent à la poursuite de la victoire sont tués et instrumentalisés pour servir la Cause ?
Douteux aussi car les milliers d’individualités combattantes des grévistes de ce livre, amassés en foule, est obligé de se transformer en un animal. Cette hydre multi-têtes qui ne réponds qu’au sang. Elle ne vise que les individus qui menacent sa cohérence, sa mission. Elle flaire le danger et attaque. Alliés comme adversaires peuvent périr de sa violence contenue.
Ce n’est que quand elle se déverse, froide, calme qu’elle devient exemplaire. La foule est un rouleau compresseur qu’il est impossible d’arrêter, sauf lorsqu’elle le décide d’elle-même.
L’individualisme disparaît et le but de chacun est le même. Remporter des acquis dans un certain lieu, pendant un certain temps et faire en sorte que cet événement devienne une règle, que la menace latente fasse bouger les choses et exacerbe l’esprit collectif qui régit les combats pour une vie meilleure.
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