Une biographie de la poètesse russe par l'infatiguable Henri Troyat. Où l'on voit que des êtres à qui tout souriait sont condamnés à une impossibilité ontologique du bonheur. Non seulement l'Histoire s'invita au grand banquet du destin mais la psychologie personelle de Marina Tsvetaieva n'augurait pas "d'un long fleuve tranquille".
Exaltée,imprévisible,amoureuse passionnée certe, mais assoiffée surtout d'amour idéalisé (Pasternak,Rilke...), la vie de Marina ne fut qu'une descente aux abîmes ; peu de reconnaissance de la part de ses pairs, exil praguois puis parisien soumis aux difficultés financières, déchirement entre l'ici et le là bas,en proie aux sarcasmes de ses enfants (son fils Nour d'une incroyable goujaterie...), Marina Tsvetaieva semble incarner toute la démesure russe, son goût du malheur...
Tout cela se terminera tragiquement ; alors que Pasternak lui avait déconseillé de retourner en URSS , elle revint dans son pays pour y être immédiatement ostracisée (elle commit dans sa jeunesse quelques poèmes à la gloire des "Blancs"...), son mari Serge Effron, fut fusillé,sa fille déportée pendant de longues années au goulag,elle même se pendit, et son fils Nour qui s'engagea dans l'armée rouge décéda de ses blessures dans un hôpital de campagne.
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