Il s’agit de mon premier roman de l’auteur José Saramago, au thème très original et intriguant dans la mesure où le sujet tourne autour de la pause que s’octroie « la mort » avec toutes les conséquences que cela engendrera au niveau de l’organisation étatique. Vous avez bien lu, la mort, personnage à part entière, a décidé de ne plus travailler et donc de ne plus donner la mort, du moins dans un cadre bien précis puisque ce phénomène ne dépasse par les frontières d’un pays dont nous ne connaîtrons jamais le nom.
Cet événement extraordinaire, qui plonge dans un premier temps la population dans un état euphorique, se révèle au fur et à mesure plus que problématique : l’immortalité n’empêche ni la maladie ni la vieillesse et engendre une multitude de malades en phases terminales au plus grand désarroi des familles mais également des hôpitaux, qui ne savent plus comment faire face au nombre toujours croissant de ses anciens. Les pompes funèbres et les compagnies d’assurance sont obligées de se diversifier pour ne pas tomber en faillite et l’Eglise est menacée de disparition car comment croire en la résurrection finale si la mort ne fait plus son office ? L’Etat se désagrège également, incapable de faire face à cette multitude d’anciens qui ne meurent plus : comment leur octroyer une pension à vie lorsque le nombre de la population active sera nettement déficitaire en comparaison à toutes ces personnes dont la mort ne veut plus ? Obligé de faire appel à la « maphia » (référence à la mafia italienne) pour s’en sortir jusqu’au jour où la mort décide de reprendre du service… d’une manière disons… assez surprenante ! Cette deuxième partie du roman suivra la grande faucheuse dans son travail somme toute assez routinier jusqu’au jour où elle sera confrontée à un imprévu...
Je me suis rapidement habituée à l’écriture et à la ponctuation particulière de José Saramago, qui nous livre une sorte de farce menée avec intelligence et causticité. Le tout livré avec une certaine distance, prétexte à philosopher sur un ton pince-sans-rire sur les éventuelles conséquences de l’immortalité, tant espérée mais tellement contraignante en fin de compte…
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