Germaine Cousin-Zermatten est née à Saint-Martin, à l'époque où la population des villages de montagne se trouvait encore bien isolée. Chaque famille fabriquait alors ses remèdes pour l'année, choisis au cours des saisons dans les alpages et les forêts de sa région. Huitième de quatorze enfants, Germaine a connu l'époque où, sur le chemin du retour des champs, il fallait rapporter un mouchoir empli de fleurs de millepertuis, ou rentrant des pâturages avec le troupeau, on profitait de ramasser le plantain, la camomille, l'armoise... La sauge et la mauve habitaient alors tous les jardins. La fleur de foin se ramassait au printemps, au fond des granges vidées. Chacun, petit et grand, rapportait un panier, un sac ou un tablier de plantes que la mère mettait à sécher au grenier, ou dont elle faisait aussitôt huiles et lotions, potions et sirops qu'on ressortait lorsque, le froid venu, les enfants se mettaient à tousser Le grand-père aussi avait ses médicaments, certains flacons n'étaient ouverts que par lui... On découvre tout au long de ces pages mille touffes fleuries entre escargots et fourmilières, mélèzes et torrents. On retrouve la mémoire de l'odeur de la terre lorsqu'elle cède quelques belles racines d'ortie ou de dent-de-lion. Entrez à la cuisine, lecteur, et humez délicatement le parfum du sirop aux épices qui chante sur le feu de bois. Sortez encore, et revenez, les bras chargés de feuilles, de tiges, et écoutez Germaine, elle vous dira comment... |