Née en 1778 sous les ors de Versailles, Marie-Thérèse Charlotte meurt en 1851 dans la solitude de l'exil, à Frohsdorf. Cette petite-fille d'empereur, fille, soeur, femme et belle-fille de rois, présente la particularité historique sans équivalent d'avoir connu trois règnes, deux républiques et deux empires. Elle est à la fois le trait d'union entre la France d'Ancien Régime et la démocratie qui s'esquisse; le témoin privilégié d'une France en ruine, celle de la Cour, des familles décimées par la Terreur; la chroniqueuse du malheur de l'exil et des espoirs déçus de royauté lorsqu'en 1830, son mari, le fils de Charles X, devient roi l'espace de quelques heures après l'abdication de son père. Madame Royale, c'est une destinée effroyable et grandiose, digne d'inspirer la plume des plus grands écrivains romantiques qui, à la suite de Chateaubriand, en firent l'ange funèbre de ces temps aventureux. Mais, par son inlassable activité politique, par sa volonté de rétablir les Bourbons contre le vent et les marées de l'histoire, elle représente aussi l'un des acteurs majeurs du long drame qui bouleverse l'Europe pendant soixante ans. |