En pirogue ou en 4x4, à dos de chameau ou à pied, elle avance. Dans le sable brûlant du désert, la brousse ou la boue. Le froid de la nuit ou l'accablante chaleur du soleil saharien. Et ils avancent vers elle, par caravanes entières, les nomades touaregs et les autres, dans ce coin perdu de la bouche du Niger, au nord du Mali. Depuis plus de trente ans, soeur Anne-Marie, docteur en médecine, prodigue ses soins aux enfants squelettiques et aux mamans épuisées, à tous les blessés et les malades. Elle a créé un hôpital de fortune et des dispensaires, aide à forer des puits, à cultiver des jardins, à construire des écoles et forme des aides-soignants. Avec une règle : ne rien imposer qui ne soit souhaité et nécessaire. Avec une liberté de parole, une foi inébranlable, même si elle n'est pas toujours d'accord avec le Vatican sur le préservatif et la pilule, soeur Anne-Marie s'est confiée, pour la première fois, à Jacques Duquesne et à Annabelle Cayrol. Une femme d'exception. |