Yvon Le Men entre dans l'Histoire en septembre 1970. C'est l'époque où fleurissent les groupuscules : AJS, LCR, HR, NAF, GP, JEB, RR, VLR... Il a dix-sept ans. Il milite. Il veut changer la vie des autres, même contre leur gré, et rencontre son premier " prolo ", Marcel.
Il aura d'autres amis, d'autres camarades, Louis, Jean-Yves, Christophe, un fils de grands bourgeois, Thierry, d'une famille de résistants. Il connaît aussi son premier amour, éperdu et tragique, et écrit ses premiers vers, qui mêlent fusil, guitare ou fleur rouge. En vacances, chez son parrain, il écoute la langue de bois de Raclio-Tirana. En attendant le Grand Soir, il sirote l'apéritif. Bientôt, il se mêle au monde des poètes, Jean Malrieu, Xavier Grall, Eugène Guillevic, salue Nazim Hikmet ou Louis Guilloux, sans les connaître. Il devient un PBCA (Poète Breton Contemporain d'Aujourd'hui), un barde, un chantre, qui dit ses poèmes face au public.
On est sérieux quand on a dix-sept ans boucle la trilogie commencée avec Le petit tailleur de shorts (Flammarion, 1996) et La clé de la chapelle est au café d'en face (Flammarion, 1997). Du poème à la prose, c'est déjà le trajet d'une vie, les souvenirs d'un inspiré. |