C'est la voix d'une petite fille qui guide le lecteur tout au long de ce roman, une petite fille jolie, sage, parfaite. Mais Camille compte, elle compte sans cesse - combien de fois elle va se laver les mains, se relever pour boire de l'eau, combien de temps elle doit se coiffer, se brosser les dents, jouer à aligner de menus objets... Elle compte les battements du cœur de sa chienne, le tic-tac de la pendule, le clic-clic de la pompe à oxygène de son grand-père... Ses journées sont réglées à la seconde près, dans le plus grand secret, afin de juguler l'angoisse qui rôde. Cette manie compulsive est décrite d'une façon subtile et sensible. L'auteur, loin de vouloir donner des leçons ou expliquer le phénomène des " TOC " (Troubles Obsessionnels Compulsifs), exprime le point de vue d'une petite fille encerclée dans cette obsédante toile d'araignée.