Aimer un bipolaire - j'en suis une - n'est pas à la portée de n'importe qui ! C'est qu'il faut apprécier les climats extrêmes, les saisons du Grand Nord, la spéléologie et le parachute ascensionnel. Bref, n'avoir peur de rien, être prêt à tout", affirme Catherine, nous laissant entrevoir la souffrance, et le bonheur aussi, qu'il peut y avoir à aimer un maniaco-dépressif. Les fluctuations radicales de l'humeur provoquées par cette maladie font souffrir le patient mais aussi son entourage: le malade peut passer en peu de temps d'une profonde dépression à une surexcitation maniaque. Conjoints, parents, enfants, lors des phases dépressives, doivent prendre tout en main; et lors des phases maniaques, ils doivent faire preuve de tact, de diplomatie et de patience. Entre les deux, ils vivent en état d'alerte. Ils éprouvent en outre un grand sentiment d'isolement, et leurs propres réactions à l'égard du malade, entre empathie et découragement, désir de surprotection et rejet, sont sources de culpabilité. La famille d'un maniaco-dépressif, trop souvent tenue à l'écart et peu informée sur la maladie, se retrouve pourtant en première ligne, les uns et les autres endossant un rôle d'infirmier ou de vigile pour lesquels ils ne sont pas formés, provoquant une confusion des genres qui nuit à la qualité des relations familiales. C'est dans l'optique de pallier ce manque d'information que le Dr Christian Gay a entrepris de rédiger ce livre: "Si, à la lecture de ce texte, l'entourage et les patients se sentent davantage soutenus, compris, encouragés, cet ouvrage aura alors satisfait à sa mission première. |