Un philosophe peut-il être facétieux, c'est-à-dire farceur, moqueur, espiègle ? Tel est, en tout cas, le personnage de ce livre qui porte sur la philosophie un regard impertinent. Aux systèmes doctrinaires, il préfère " la philosophie souillon mais vivante, approximative mais fébrile, voire légèrement déglinguée " telle qu'il l'improvise avec ses amis autour d'une bouteille de bonne année. " Au diable les théories absconses qui font de la philosophie une théologie jargonnante ! Nous sommes saturés de concepts et de dictionnaires, et de résumés de doctrines (encore un joli mot !) ". Aimant rire autant que philosopher, notre disciple de Diogène forme avec ses copines et ses camarades un groupe voué à l'amitié, à la philosophie et à l'amusement. La cible de leurs canulars : la fatuité de certains " grands penseurs " qui cachent des idées banales ou inconsistantes derrière un hermétisme indigeste. Car, pour nos amis, la philosophie est moins une discipline qu'une façon " d'être en osmose avec le monde, en appétit et en éveil permanents par rapport à ce qui engage le plus profondément notre vitalité intellectuelle, spirituelle et affective. L'hygiène de l'esprit exige aération, clarté et réactivité. Je ne comprends pas qu'on ne se rende pas disponible à l'idée qui passe et déroute, à l'étrangeté cachée du sens qui foisonne sous les plus banales observations... ". Un livre vif, tonique, joyeusement iconoclaste. |