Parmi la vingtaine de livres de B. Charbonneau, tous consacrés à ce qu'il appelait la Grande Mue du XXe siècle, Le Jardin de Babylone est celui où il est plus particulièrement attaché à montrer comment, après avoir ravagé la nature, la société industrielle finissait de l'anéantir en la "protégeant", en l'organisant ; et comment s'évanouissait en même temps, dans cette artificialisation, les chances de la liberté humaine. [...] Et ce n'est pas le moindre mérite du Jardin de Babylone que d'avoir dénoncé si tôt ce que devait nécessairement devenir la "Défense de la nature" dès lors qu'elle séparait sa cause de celle de la liberté ; l'indigne régression que constitue de ce point de vue l'écologisme politique étant ainsi jugée là par avance.