Comment se fait-il qu'en France, à l'aube du troisième millénaire, des dizaines de milliers d'anciens étudiants titulaires de diplômes universitaires prestigieux ne trouvent que précarité et chômage à l'issue de leurs années d'études ? Faits, chiffres et anecdotes à l'appui, François Moureau nous montre qu'il n'y a pas que les jeunes sans formation qui souffrent du chômage. Il nous décrit l'énorme machine à formater universitaire qui, à l'arrivée, sort un produit, certes de qualité, mais fort coûteux pour la communauté nationale et trop souvent inadapté aux besoins du marché de l'emploi. Il nous dépeint également le triste sort d'étudiants qui vivent, des années durant, de petits boulots sous-payés afin de poursuivre leurs études et qui, l'âge aidant, se trouvent peu à peu, exclus du monde du travail. Depuis 1968, l'université française est allée, de replâtrage en replâtrage, vers une professionnalisation notablement illusoire. Le temps est sans doute venu de révisions déchirantes. François Moureau suggère plusieurs pistes : une orientation sélective à l'entrée de l'université et à celle de chaque cycle de formation ; des cycles universitaires courts suivis, après quelques années, de reprises d'études tenant compte de la valorisation des acquis professionnels ; une refonte du système d'aide aux étudiants qui ne reposerait pas uniquement sur des critères sociaux, mais combinerait aide publique ciblée et investissements privés. Un court essai, tonique et convaincant, pour mettre fin à l'inadéquation persistante et scandaleuse du système universitaire avec les besoins et les réalités de la vie active. |