Espionne au service de l'Allemagne nazie à partir de 1936, puis responsable de secteurs dans les organigrammes de la Gestapo de la rue des Saussaies à Paris de 1942 à 1944, créatrice de contre-réseaux d'infiltration dans la Résistance, Violette Morris avait connu auparavant la gloire sur les stades, et s'était comportée héroïquement sur le front d'Artois en 1915 en tant qu'ambulancière, puis à Verdun en 1916 comme estafette. Cette personnalité étrange, fascinante, bisexuelle, représenta la France dans les compétitions sportives entre les années 1912-1935. Championne de France et du monde des lancers, footballeuse internationale, également brillante en natation, water-polo, cyclisme, boxe, championne de rallyes automobiles, vainqueur du Bol d'Or, de Paris-les-Pyrénées-Paris (2 fois), du Grand Prix de San-Sébastian, elle devint une figure du Tout Paris. Mais c'est son activité d'espionne fascinée par l'ordre nazi qui demeure dans la mémoire historique. Chargée par la Gestapo sous l'Occupation de juguler les réseaux anglais du S.O.E., elle causa tant de pertes aux Britanniques que l'I.S. la condamna à mort. Tortionnaire sadique de patriotes, elle tomba sous les balles des maquisards normands du groupe Surcouf en avril 1944. Ainsi finit celle qu'Auguste Le Breton, qui l'avait bien connue lors de son incursion dans le milieu en 1940-1941, avait surnommée " La hyène de la gestap ". Un document étonnant sur un personnage hors du commun et monstrueux. |