Publié en 1999 par un auteur de dix-sept ans considéré comme un prodige en Chine, ce roman retrace l'itinéraire d'un jeune garçon, Lin Yuxiang, de l'école primaire au collège, puis au lycée. Les trois Portes symbolisent les trois dernières années du cursus scolaire. Fils unique d'un couple dont il est le trait d'union récalcitrant, le narrateur décrit avec lucidité - signe d'une indépendance d'esprit encore peu fréquente en Chine -, et une drôlerie parfois irrésistible, les travers, les incohérences, les boursouflures, les absurdités d'une société écartelée entre un retour à la tradition, une invasion des modèles occidentaux, sans oublier le poids de la tyrannie communiste toujours omniprésente dans les esprits et la corruption à tous niveaux. Adolescent se débattant pour échapper à la pression que les enfants uniques subissent en Chine, le héros dépeint les angoisses, 1e déracinement, le mal de vivre de la jeunesse de ce pays dont il est, en un sens, le porte-parole.