Les "Rats", ce sont Bourrieu, Weil, François et Ponchard, une constellation de jeunes gens blasés et ambitieux, qui rêvent de s'introduire dans le monde des lettres, et, en attendant, sortent les filles comme on allume des cigarettes. Livre foisonnant, livre sur la naissance des vocations littéraires et la vie parisienne de la jeunesse dorée des années cinquante, Les Rats dit avant tout l'ennui existentiel qui assaille ses personnages principaux, et les conduit de vacances sur la Côte d'Azur en cocktails éditoriaux pour finir révolutionnaires en Amérique du Sud. Bernard Frank dessine une véritable radioscopie, implacable et mordante, d'un monde hanté par une insatisfaction chronique et le piège de la médiocrité, mais également des ressorts les plus profonds de nos rapports sociaux. Dans sa préface, Olivier Frébourg souligne: "Aujourd'hui, alors qu'une majeure partie de la littérature et de la critique parisienne patauge dans les bons sentiments et l'humanisme pleurnichard, Les Rats s'impose comme un contrepoison, l'antidote au sentimentalisme. Ici le cynisme est une épreuve de vérité, un révélateur. L'humanité y est épinglée avec cruauté et insolence. |