Pauvres dont les yeux expriment
tant d'humilité et tant de reproches...
Infortunés que la beauté méprise...
Veuves solitaires... Et tous ceux qui,
péniblement courbés, avancent
en cortège, sous le poids des chimères,
condamnés à espérer toujours...
Baudelaire reconnaît en chacun d'eux
son semblable, son frère.
Monde étroit ! Séjour de l'éternel ennui !
Oh fuir ! Fuir avec le poète,
toucher l'éternité, frôler les nuages,
là-bas, les merveilleux nuages ou se
plonger dans un bain de ténèbres...
Echapper un instant à l'implacable vie.
Par quel artifice ? En s'enivrant
" de vin, de poésie ou de vertu ".
En oubliant le Temps
et son " diabolique cortège
de Souvenirs, de Regrets, de Spasmes,
de Peurs, d'Angoisses, de Cauchemars,
de Colères et de Névroses "...
Car chacun de nous, hélas, est fait
pour comprendre et sentir
l'immortelle Beauté. |