Au début des années trente, un jeune Anglais tout droit sorti des meilleures écoles se joint à une expédition lancée sur les traces du légendaire colonel Fawcett, mystérieusement disparu dix ans plus tôt dans les parages du Mato Grosso, où il affirmait avoir découvert les reliques d'une civilisation disparue (Hergé évoquera l'épisode dans l'Oreille Cassée). A la suite de cet émule d'Indiana Jones, nous découvrons le monde sauvage ... et les limites de toute aventure.
Car par-delà les passionnantes tribulations de nos voyageurs, et une autre histoire qui nous est contée : celle d'un jeune homme tourmenté par le démon de l'ironie, qui apprend à ses dépens que la seule aventure, au bout du compte, est celle que poursuivent nos rêves - et que la réalité s'ingénie à contredire avec un merveilleux entêtement.
On l'aura compris, " l'aventurier " à qui l'on doit ce classique absolu de la littérature voyageuse a quelque peine à endosser l'uniforme de la profession. Peter Fleming passera pourtant le plus clair de ses belle années sur les chemins perdus du vaste monde ; Après la forêt brésilienne, on le retrouve à Pékin en 1933, en compagnie d'Ella Maillart. Ils traverseront (à pied) toute l'Asie centrale, Himalaya compris, pour rentrer chez eux, ce qui nous vaudra deux livres magiques : d'elle, Oasis interdites : de lui, Courrier Tartarie. Mais l'aventure ne se mesure pas aux kilomètres parcourus, pas même aux dangers affrontés. Tout juste rend-elle compte de certain regard, en nous, capable de s'émerveiller des énigmes facétieuses que nous réserve le Réel.