Dans les récits de Yu Hua, l'atmosphère est menaçante, lourde de pluies comme de crimes. Dans les récits de Yu Hua, il y a une force destructrice à l'oeuvre, des meurtres, des suicides, des viols. La maladie et la folie sont au rendez-vous. Mais les lieux naturels sont magnifiques : la berge de saules pleureurs dans Erreur au bord de l'eau est d'un calme enchanteur, comme celle d'Un monde évanoui, où les pêchers exhibent leurs fleurs roses.
Les deux récits publiés ici se lisent comme des polars. Dans le premier, l'inspecteur Ma Zhe tente de résoudre trois meurtres. Un fou qui ricane bêtement sème la terreur. Mais il y a encore la fille à la barrette rouge, le jeune homme suicidaire. Dans le second récit, sous une pluie qui ne cesse même pas dans les rêves, des personnages sans nom vivent dans un monde peuplé d'hallucinations, de fantômes, des prédictions d'un vieux devin, de rêves prémonitoires.
Depuis Vivre ! adapté au cinéma par Zhang Yimou et primé au festival de Cannes en 1994, Yu Hua s'inscrit résolument dans modernité littéraire chinoise.