Il y avait les oracles, les prophètes, les devins; il y a désormais les sondages d'opinion et les modélisations sur ordinateur, dont chacun connaît les imperfections: sondages contredits par les urnes, beau temps persistant quand on annonçait la pluie, effondrement des cours boursiers alors qu'était prévue la reprise.
"Peut-on prévoir l'avenir?" reste ainsi une éternelle question d'actualité, à laquelle la science a surtout apporté des réponses négatives - en posant de strictes limites à la prévisibilité et en prenant en compte le rôle déterminant de la contingence dans l'évolution des phénomènes naturels. De fait, si la science s'est donné pour but de comprendre la nature, elle n'est qu'occasionnellement capable d'en prévoir l'évolution. En expliquant les pouvoirs et les limites de leurs outils de prévision, médecins, météorologues, sismologues et économistes se joignent ici à des sociologues et à des critiques d'art pour cerner au plus près les multiples racines de notre désir de prévoir l'avenir.