Je me souviens vaguement de quelques cauchemars pleins de carnavals tristes et de chagrins radieux. Je m'éveille enfin à l'existence. Je suis fatigué, fiévreux. Un bruit sonne. Ma tête résonne. Je reconnais mon salon. J'ai dormi vautré sur le canapé. Je reconnais les trois bouteilles vides de vieux malt, l'album de photo, les paquets de lettres, qui jonchent le sol. Il y a comme une odeur. Le chien Médor s'est laissé aller à ses fonctions primaires. Il a pissé, chié, devant la porte. Il a agressé violemment la poubelle pour tenter de se nourrir. Moi aussi, je me suis laissé aller. Les toilettes, le lavabo sont arrosés de vomissures séchées. Tout l'appartement pue, et moi plus encore. Je mets un disque. Schubert, Franz. La Jeune Fille et la Mort. C'est de circonstance. "
Titre
L'Ivresse des dieux - Grand Prix de la Littérature Policière 2003