La beauté, tôt vouée à se défaire ne s'arrête pas à la simple histoire du meurtre de deux jeunes femmes pendant leur sommeil, cette nouvelle joue également un rôle explicatif pour les deux récits qui précèdent, concernant le travail du " condamné à perpétuité " qu'est l'écrivain et le thème de l'impossibilité d'une relation pure et belle à la réalité.
La beauté, tôt vouée à se défaire est une œuvre rigoureuse qui n'a pas du tout vieilli. Et je crois que si elle nia pas vieilli, c'est sans doute à cause de la sérénité qui s'en dégage. Je me demande où l'auteur arrive à trouver cette tranquillité artistique. Il a vu la tristesse dans le cœur du criminel Saburo Yamabe, pour qui " provoquer la mort ", c'était " flirter avec la vie ", sans pour autant flirter lui-même avec la vie. C'est cette distance, que même une légère ivresse ne permet pas, qui l'a conduit aux Belles endormies et au Bras. "
Yukio Mishima Novembre 1967
Inédites en français, La beauté, tôt vouée à se défaire et Le bras, les deux nouvelles qui composent ce recueil, furent publiées au Japon en 1967, à la suite des Belles endormies.