C'est un carnet à couverture noire que j'ai toujours sur moi et dans lequel j'écris chaque jour mes doutes, mes étonnements et mes colères. J'y ébauche aussi. des articles, des chapitres de roman, des contes, des recettes de cuisine, des déclarations d'intention. Lorsque j'arrive à la fin des pages que j'ai noircies et, que je les relis, telle une brève cérémonie des adieux avant d'étrenner un nouveau carnet, je découvre que je n'ai pas perdu ma capacité d'étonnement. Les textes qui suivent sont extraits de trois carnets de moleskine que j'ai remplis entre janvier 2002 et janvier 2004, et depuis lors, comme l'écrivait Van Gogh à son père Théo : " Les moulins ne sont plus là mais le vent est toujours le même. " Les histoires que nous raconte ici Sepulveda sont parcourues par le fil rouge de l'indignation devant les crimes impunis, la violence et l'intolérance. En contrepoint, il nous fait aussi partager le plaisir du souvenir des amis bien-aimés (Coloane, Vàsquez Montalban...) ou de courts récits drôles ou émouvants : un épisode de l'enfance, un frère, un match de boxe, un chien perdu... En témoignant à chaud des périodes troubles de notre histoire récente, Sepulveda montre une inaltérable passion politique mais se place toujours du point de vue d'un narrateur qui trouve " le plus infini des horizons : celui de la créativité littéraire ".
Titre
Une sale histoire : (Notes d'un carnet de moleskine)