Ce jour-là, un beau jour du mois d'août 1907, Abélard Hassam di Chirico Flint, dit Abel, part dans les bois pour un pique-nique d'œufs de caille, d'olives et de champagne doré avec Amanda, sa jeune épousée. Le lendemain, c'est sur une île déserte qu'il se réveille, une île de douze mille queues de souris de long sur cinq mille de large, seul, perdu, abandonné, loin de toute civilisation. Pourquoi ? Parce que voulant, de la façon chevaleresque qui le caractérise, rattraper l'écharpe de gaze d'Amanda emportée par une rafale de vent, Abel a soudain été propulsé dans un monde en proie à la déraison, ballotté par la tornade de rocher en tronc d'arbre, emporté comme un fétu jusqu'au sommet d'un bouleau, au milieu des eaux en crue.
Abel a toujours cru en son étoile. Il s'est toujours su doué de force, de courage et d'intelligence. Mais il n'a pas eu jusqu'à présent l'occasion de mettre toutes ces vertus en pratique. Bien décidé à revoir un jour la douce Amanda et son foyer douillet, il remonte ses manches en lambeaux et se livre corps et âme à l'aventure de la survie, sans jamais toutefois se départir de son flegme tout britannique, à tel point qu'auprès de lui, Robinson Crusoé lui-même pâlit. Un grand classique de la littérature anglo-saxonne enfin réédité, par le célèbre auteur de Shrek. |