Uzma Khan a écrit le roman du Pakistan. Elle dresse la carte d'un pays déchiré où ses personnages cherchent passionnément à conquérir un espace où rêver, choisir, aimer. Comme Dia, prise entre l'image d'un père torturé et assassiné et l'exemple d'une mère chef d'entreprise dans un monde où les femmes, traditionnellement, restent dans l'ombre. Ou Daanish qui, après trois ans passés aux Etats-Unis, ne trouve plus sa place dans un pays où règnent la corruption et les émeutes et où l'on est toujours l'étranger de quelqu'un d'autre. Ou encore Salaamat, en butte au mépris des Pendjabis et des Pathans, découvrant dans la décoration des bus sillonnant la ville une compensation aux humiliations qu'il subit, avant de devenir bourreau à son tour. Dans ce roman foisonnant et violent, traversé pourtant de moments d'une beauté rédemptrice, chacun cherche une voie pour survivre, vivre, devenir ce qu'il croit être le plus important pour lui. Mais comment échapper à la loi sociale sans transgresser ?