Enfant, on rêve de traverser de vastes forêts, de remonter des rivières mystérieuses, de franchir des cols au-dessus des nuages, de se perdre dans l'immensité des montagnes; on rêve d'y rencontrer des chasseurs, des caravaniers, et pourquoi pas de belles inconnues ; on rêve d'apprendre leur langage, de partager leur vie, de forger avec eux des amitiés aventureuses. Ces rêves, Eric Valli, bercé par les récits des grands voyageurs, les a réalisés dès son adolescence. Tout au long de ses périples himalayens, il n'a jamais cessé de rédiger des carnets de route, qui forment la matière première de ce livre. Le ciel sera mon toit perpétue avec chaleur et intrépidité la tradition des Bruce Chatwyn, des Nicolas Bouvier, et nous fait découvrir des peuples ignorés parfois même de leurs voisins. Valli n'hésite pas à partager, des mois voire des années durant, les habitudes de vie souvent très rudes des gens qu'il a décidé de rencontrer. ll participe ainsi à la transhumance des yacks porteurs du sel des grands lacs tibétains vers les basses vallées du Népal, il court les forêts avec les chasseurs de musc ou de miel : des mois de voyage dans le froid extrême, au cours desquels le danger et la précarité scelleront des attachements profonds. On reste frappé par l'extraordinaire obstination dont Eric Valli fait preuve, ne se laissant jamais abattre par un refus, un échec, un accident de parcours. Il semble animé d'une force qui le dépasse et le pousse sans cesse en avant. Voyageur avant d'être photographe, il ne cherche pas le cliché spectaculaire, mais le partage authentique. Cette générosité donne à ses textes un souffle, une fraîcheur, un charme incomparables. |