Face à la montée des eaux de la Méditerranée, un clan de Cro-Magnon va devoir trouver un autre site où s'installer avec à proximité une grotte pour que leur chaman puisse entrer en contact avec les anciens du monde d'en-dessous.
Il y a 32 000 ans, l'homme a perfectionné ses techniques : bijoux plus fins, sculptures sur bois, peintures pariétales, propulseurs pour lancer plus loin et avec plus de précision les javelots.
Une spécialité s'est développée : le rôle du chaman transmis de maître à successeur, qui participe à la vie des chasseurs mais aussi aux cueillettes de baies et de racines.
Les inhumations sont plus rituelles. La tombe est soignée, le fond couvert d'un lit de végétaux et de fleurs (selon la saison), les objets préférés du défunt l'accompagnant dans son passage vers le monde d'en-dessous.

Il y a 65 000 ans, en France, Neandertal est devenu un être accompli, qui a conscience de son espèce, qui sait produire des bijoux (des colliers, des collections de pierres colorées ou ayant une forme significative), qui enterre les défunts dont il veut favoriser le retour au ventre de la terre.
Il sait aussi qu'il a perdu la compréhension du langage des autres animaux et, l'un des clans que l'on suit dans ce quatrième tome, va essayer de renouer ce lien avec des biches et aussi des cuons.
Mais à cette époque reculée, Neandertal est déjà sur le déclin et l'auteur sait bien rendre cette impression de marche vers le néant.

Ce troisième tome se situe pendant une période de glaciation, il y a 380 000 ans, dans les steppes enneigées.
Parce qu'une femme se refuse à lui, un homme va l'accuser de relations incestueuses avec son frères déclenchant une suite d'événements plus dramatiques les uns que les autres.
Malgré ces moments intenses le récit se déroule lentement, avec beaucoup de répétitions.
Heureusement il bénéficie de la caution scientifique d'Yves Coppens dans les habitudes de ces Homos Erectus maîtrisant la pierre taillée selon l'usage qu'on veut en faire, le feu qu'ils savent allumer en frottant longtemps du bois, la cuisson avec des pierres chauffées jetées dans l'eau et surtout une part de plus en plus importante du monde des esprits.

Il y a un million d'années, sur les bords d'une rivière birmane, deux groupes d'Homo Ergaster vont se rencontrer : l'un à la recherche du feu perdu, l'autre pour retrouver des femmes enlevées.
Ce deuxième tome fait penser à "La guerre du feu" de J. H. Rosnay.
On voit les évolutions par rapport au premier : le langage verbal est moins limité, la conservation du feu est maîtrisée même s'il faut attendre la foudre ou atteindre un volcan pour s'en procurer.

Il y a 2 millions d'années, Moh'hr va effectuer un périple pour trouver la haute montagne, très haute, qui produit les nuages de pluie, ces nuages qui tardent tant à revenir. Sur sa route il croisera Nî-éi qui a été rejetée par son propre clan à cause de sa rencontre avec une panthère.
Tous deux sont des Rudolfensis, des bipèdes n'utilisant pas le feu, maniant grossièrement la pierre taillée et la massue de bois. Leur expression est essentiellement gestuelle, le langage verbal n'étant qu'à ses balbutiements, toute chose ne portant pas encore un nom.
Ce roman crée une atmosphère lourde où l'homme n'est pas l'espèce dominante mais il est déjà devenu un charognard plus qu'un prédateur. Cette lourdeur est renforcée par trop de longueurs.