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Les notes de lectures recherchées

2 livres correspondent à cette oeuvre.

Il y a actuellement 2 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).

Notation moyenne de ce livre : (2 livres correspondant à cette oeuvre ont été notés)

Mots-clés associés à cette oeuvre : 2nde guerre mondiale, nazisme, norvege, policier

[Rouge-gorge | Nesbo Jo]
Auteur    Message
onaris




Inscrit le: 28 Fév 2009
Messages: 1451
Localisation: Occitanie

Posté: Mer 16 Sep 2015 6:15
MessageSujet du message: [Rouge-gorge | Nesbo Jo]
Commentaires : 0 >>

L'inspecteur principal Harry Hole va traquer l'acquéreur d'un tireur d'élite acquéreur d'un Märklin, un fusil de précision, rare et cher. Son enquête va le mener sur la piste de Rouge-Gorge, un ancien soldat, norvégien nationaliste engagé volontaire dans la SS pour lutter contre le bolchevisme, tué lors de la bataille de Stalingrad.
Les chapitres consacrés à l'enquête et ceux relatifs à la Seconde Guerre Mondiale sont entremêlés, progressant parallèlement pour dévoiler les secrets des personnages.
Ce livre doit avoir une suite car l'enquête sur la mort d'une jeune femme n'a pas permis de découvrir la véritable identité de Prince, le commanditaire, même si le lecteur l'a connaît.
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[Rouge-Gorge : une enquête de l’inspecteur Harry Hole | ...]
Auteur    Message
Franz



Sexe: Sexe: Masculin
Inscrit le: 01 Déc 2006
Messages: 1992
Localisation: Nîmes

Posté: Sam 04 Aoû 2012 14:54
MessageSujet du message: [Rouge-Gorge : une enquête de l’inspecteur Harry Hole | ...]
Commentaires : 0 >>

Sous la plume de Jo Nesbo, le rouge-gorge se métamorphose en un oiseau symbolique comme le rappelle la mise en exergue et en abyme d’un extrait des « Légendes du Christ » de Selma Lagerlöf. Alors que l’oiseau dépasse ses peurs ataviques et parvient à extraire une épine du front du crucifié, une goutte de sang, en tombant, colore sa gorge : « Pour ta miséricorde, reçois maintenant ce à quoi ta famille a toujours aspiré depuis la création du monde ». L’oiseau devient le reflet de l’humaine condition contrainte de choisir entre deux maux, de sans cesse parier sa vie : partir ou rester, risquer son existence pour mieux la vivre et la perpétuer. La finitude est lancinante. L’inspecteur Harry Hole en connaît déjà tout un rayon. Il noie ses démons, ses errements et son passé dans l’alcool. Heureusement, son adjointe, Ellen Gjelten, tente de le remettre sur le chemin tortueux. Profileuse exceptionnelle, ornithologue amatrice, elle lui parle du rouge-gorge alors qu’ils sont chargés de coordonner la surveillance et la sécurité d’un tronçon du parcours du président américain en conférence à Oslo. Harry aperçoit un tireur embusqué dans une guérite du péage autoroutier. Il décide d’agir immédiatement mais il abat un agent américain des services secrets. La diplomatie norvégienne décide de promouvoir l’inspecteur Hole pour son action en service commandé afin d’en minimiser l’impact international. Harry accepte le poste d’inspecteur principal au SSP, le service de sécurité du pays, délaissant la police criminelle dans laquelle il a su exceller. Chargé d’enquêter sur les milieux néonazis norvégiens, Hole est sensé être mis à l’écart des turbulences médiatiques et politiques et ne plus travailler que sur l’aiguillage des rapports dans l’appareillage bureaucratique du SSP, orientant les dossiers selon leur importance : « Harry avait décroché un poste de filtre à déchets ». Rapidement, une plainte va surgir et prendre un relief particulier. Des détonations incongrues en forêt hors période de chasse amènent les policiers du secteur à s’interroger sur l’emploi d’un fusil Märklin, « une arme on ne peut plus rare », coûteuse et prohibée, utilisée par les tueurs à gages et les terroristes. Un vieil homme en phase terminale d’un cancer des poumons a décidé de faire l’acquisition illégale d’un fusil Märklin puis de réserver une suite au palace de la capitale. Il aura pris soin d’injecter une substance létale au grand chêne du parc avoisinant. Qui est ce vieillard à la poigne de fer et au regard d’un bleu acier ? Il s’agit d’un survivant des engagés volontaires norvégiens auprès de la Waffen SS. Blessé lors du siège de Leningrad en 1944, il découvre l’amour auprès d’une infirmière autrichienne Helena Lang mais finit par s’enfuir de Vienne alors que l’armée russe approche. Aujourd’hui au bout du rouleau, il a décidé de faire table rase du passif et de rétablir sa vérité de l’histoire. Qui est-il vraiment ? Il s’est fait connaître sous les noms de Daniel Gudeson et d’Urias mais sa dextérité à égorger ses adversaires pourrait lui valoir le surnom de Rouge-Gorge, un autre jeune soldat, admirateur de Gudeson, Gudbrand Johansen. D’ailleurs, dans l’Oslo d’aujourd’hui, un ancien engagé est retrouvé la gorge tranchée mais Gudbrand est porté disparu depuis la dernière guerre. L’étau se resserre sur les survivants de la guerre alors qu’Harry est cruellement malmené par la disparition de sa collègue Ellen qui a découvert l’identité du redoutable Prinsen sans avoir le temps de la révéler. De plus, Harry est tombé amoureux de Rakel, la fille de Sindre Fauke, déjà âprement convoitée par le conseiller aux affaires étrangères, coureur de jupons devant l’éternel féminin, Bernt Brandhaug. La partie est difficile pour Harry que Brandhaug éloigne de Rakel en le faisant expédier loin d’Oslo sur des affaires inconséquentes. La mort criminelle de Brandhaug avec une balle Märklin ramène Harry au premier plan mais les pistes sont suffisamment brouillées afin que l’inspecteur ait toujours une longueur de retard sur le tueur en série.
Jo Nesbo a su mettre en lumière un pan obscur de l’histoire norvégienne à travers l’engagement de jeunes volontaires auprès des nazis lors de la Seconde guerre mondiale dans le but affiché de contrecarrer la déferlante bolchévique. Toutefois, l’évocation du siège de Leningrad n’est jamais prétexte à des discussions idéologiques mais à l’émergence d’un enfer ordinaire de l’hiver russe sous la tenaille soviétique. Le drame à venir se met en place avec la mort de Daniel Gudeson, héros quasi ressuscité alors qu’une balle d’un tireur d’élite russe lui a percé le crâne. Son corps devait être incinéré. Il refait son apparition, intact par les grands froids qui coupent. L’intérêt majeur du livre réside dans le flou qui entoure la mort et la renaissance de Gudeson. Le roman est structuré selon un plan à connotation religieuse : « De la Terre » ; « Genèse » ; « Urias » ; « Le supplice » ; « Sept jours », etc. jusqu’au « Jugement dernier » et à la « Renaissance », en guise d’épilogue. Cela ne pèse en rien lors de la lecture car le tueur se voit en justicier suprême puisque « Dieu est son juge ». La force et la perversité du roman consiste à introduire de véritables ordures humaines et de les laisser agissantes, dans l’ombre, à l’abri des lois, que ce soit le flic pourri Tom Waaler alias Prinsen ou l’avocat de la défense de la petite frappe néonazie Sverre Olsen, Johan Krohn. Bien que le thriller n’entraîne pas une folle empathie pour les personnages pourtant nombreux, pétris de contradictions, il mêle habilement les récits de guerre et l’enquête policière, le passé au présent, avec un suspense soutenu et une fluidité de lecture agréable.
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