2 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 2 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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Reginalda
Sexe: Inscrit le: 11 Déc 2008 Messages: 67 Localisation: Lyon
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Posté: Mer 12 Aoû 2015 19:09
Sujet du message:
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Après "L'Assassinat d'Hicabi Bey", on retrouve Alper Kamu pour de nouvelles aventures. Il a toujours cinq ans, toujours la langue aussi bien pendue, l'humeur belliqueuse et le regard désabusé. En le voyant, les gens hésitent immanquablement pour déterminer s'il est un "gosse très précoce", un "nabot très idiot" ou juste un "cauchemar". Comme dans le premier volume, on croise ses copains du quartier, "de belles personnes qui, dans la vie, respectaient la loi de la jungle par-dessus tout", ainsi que des êtres nourrissant "la forte conviction que tout être vivant disposant du potentiel de nuire à celui qui lui fait face se doit d'accomplir cette nuisance".
Dans cet opus-ci, Alper est confronté à deux mystères qu'il résoudra haut la main, au péril de sa vie et de sa sécurité affective : son copain Ümit a-t-il tué un frère handicapé, comme il le déclare lui-même? Et que signifient les mots d'amours retrouvés par l'apprenti détective chez son oncle décédé ? Ils évoquent en effet une femme qui n'est pas le grand amour qu'on lui prêtait.
Bref, flairant là-derrière l'aveuglement, le mensonge et/ou l'hypocrisie des adultes, ainsi que la vraie laideur d'une vie qu'il abhorre, Alper n'aura de cesse de connaître la vérité. Comme on le voit, cette fois-ci, les mystères sont à peine criminels, mais peu importe, ils servent à créer une tension dans un livre dont le plus grand intérêt tient dans un ton toujours aussi drôle (malgré quelques lourdeurs de traduction), des réflexions toujours aussi percutantes, le tout dans une Istanbul à mille lieues du décor folklorique. Espérons qu'il y aura un troisième tome !
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[Une fleur en enfer | Alper Canigüz] |
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Auteur |
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Message |
apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1965 Localisation: Ile-de-France
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Posté: Mer 10 Juin 2015 11:05
Sujet du message: [Une fleur en enfer | Alper Canigüz]
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Commentaires : 6 >> |
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Un certain nombre d'aspects inscrivent ce deuxième roman policier de l'auteur turc Alper Canigüz dans la continuité avec le précédent, L'assassinat d'Hicabi Bey, avec cependant des éléments de complexification qui contribuent à me le faire juger plus mature et accompli.
Dans la continuité, nous retrouvons le héros, Alper Kamu (référence à Albert Camus, suggérée pas assonance), qui a toujours cinq ans, les mêmes caractéristiques intellectuelles et caractérielles, les mêmes moments de spleen et questionnements adultes notamment sur ses rapports à l'autre sexe... Les petits chenapans du quartier populaire continuent d'avoir une part importante dans le récits, de par leurs relations avec Alper et leur « guerre des boutons » entre eux. Les deux représentants de la justice, le commissaire adjoint Onur Çalışkan et le procureur Metin Bilgin ont aussi un rôle (encore plus) fondamental dans la fabula. Enfin, l'on retrouve aussi une histoire dans l'histoire, de nature fantastique et métaphysique encore, écrite et italiques, sous la forme, cette fois, non d'une hallucination par auto-intoxication mais d'une fable contée par le père du petit garçon.
Parmi les éléments de complexification, nous sommes confrontés dès le début du récit à deux décès : celui, pour cause naturelle, de l'oncle paternel d'Alper, et celui, par meurtre – en fait, un assassinat – d'un enfant du voisinage de notre petit détective. Le meurtrier avoué, frère de la victime et environ du même âge qu'Alper, s'avérera ne pas l'être, grâce à l'enquête de celui-ci qui, cependant, pour avoir révélé sa découverte à l'assassin avant qu'à la police, se mettra en danger de vie, d'où un long chapitre trépidant de suspense... qui n'est pas la chute du roman, laquelle, beaucoup plus intimiste et psychologique, concernera l'autre décès.
Outre l'imbrication de ces deux histoires de mort, le lien de parenté du défunt adulte avec le petit détective affecte beaucoup ses parents, et lui permet de voir clair dans les causes de leurs rapports si tendus, déprimés et névrotiques – que nous n'avions qu'aperçus avec le sourire dans l'opus précédent. Dans ce roman-ci, les parents sont donc des personnages d'une épaisseur psychologique significative, grâce à leur passé et aux secrets de famille, et Alper est confronté aux relations conjugales adultes dans le plus cru et douloureux questionnement sur ses propres origines et sa place auprès du couple parental. Par conséquent, le personnage d'Alper gagne aussi en profondeur, et ses comportements dépressifs ne sont plus qu'uniquement anecdotiques.
Le style est sensiblement identique à celui que nous connaissons déjà, alternant les registres de langue et jouant constamment sur le décalage entre l'âge mental d'Alper et son quotidien ainsi que son imagination foisonnante de petit garçon.
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