« Les sept assassins » débutent une trilogie en 342 pages scénarisée par Mauro Boselli, dessinée par Raffaele Marcello, parue initialement en Italie en mai 1999 et heureusement rééditée en 2009, toujours disponible mais en version italienne. L’histoire débute au Golgotha Trading Post, au bord du Lac Salé, en Utah. Un pistolero bellâtre, Kid Rodelo, joue au poker, ramasse la mise et mitraille ses adversaires patibulaires. Après le massacre, surgit en contrejour un individu spectral, les orbites vides dissimulées derrière un bandeau, une chouette juchée sur son épaule. L’épouvantail se dénomme Jack Thunder. Il vient parachever le carnage. Bien qu’aveugle, Thunder a développé une ouïe extraordinaire. Le moindre mouvement, le plus petit souffle lui permettent de situer n’importe qui dans l’espace et ses pistolets sont infaillibles. A sa suite, comme au théâtre, arrivent le reste de la troupe d’affreux, Monk, le bossu, Lizard tenant en laisse deux molosses mangeurs de chair humaine, Hammer, un colosse noir armé d’un marteau, L’homme sans visage, lanceur de couteau, Firewolf, un Indien pyromane. Rodelo, avec son visage d’ange, se joint aux démons de l’enfer sous la houlette de l’implacable Thunder. A Heaven, une cité minière, prospère et paisible du Nevada, Kit Carson retrouve une femme aimée, la belle Lena. Sa fille, Donna entretient une relation sentimentale avec Kit Willer. Tex Willer et Tiger Jack composent les deux autres compagnons du quatuor. Les rangers sont à la recherche d’un voleur de cheval, Jim Lean, accusé d’avoir tué un shérif.
L’histoire imaginée par Boselli fait la part belle aux références bibliques. Les assassins sont monstrueux et ils portent leur méchanceté sur eux mais Rodelo a une gueule d’ange, des armes létales et il trompe bien son monde. Le dessinateur italien Carlo Marcello (1929-2007) qui a accompli la majeure partie de sa carrière en France (Rintintin, Docteur Justice, Taranis, etc.) ne connaîtra la notoriété en Italie qu’à partir des années 1990 lorsqu’il s’attelle aux séries des éditions Bonelli, Tex et Zagor. Dessinateur réaliste et prolifique au graphisme expressif, élégant et précis, Marcello est une des figures marquantes de la bédé populaire mais son extraordinaire production demeure aujourd’hui quasi invisible puisque les journaux d’époque ont presque tous disparu (Pif gadget, Journal des Pieds Nickelés, Pépito, etc.). Seuls demeurent quelques albums au parfum suranné des joies enfantines.
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