45 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 24 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
Mots-clés associés à cette oeuvre : 2006, amour, anticipation, apocalypse, barbarie, bien, cataclysme, cendres, combat pour la vie, desert, desespoir, desolation, enfant, errance, espoir, etats-unis, faim, famille, fils, fin du monde, froid, guerre, guerre terminale, horreur, humanite, litterature americaine, lutte, lutte pour la vie, mal, milieu hostile, mort, obscurite, pere, pere-fils, pere et fils, peur, points, post-apocalyptique, prix pulitzer, ring, road-movie, roman, route, science-fiction, soitude, solitude, survie, survivant, univers particulier, vie, violence, voyage
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
BlueSyrinx
Sexe: Inscrit le: 05 Nov 2013 Messages: 266 Localisation: Paris
|
|
Posté: Lun 25 Aoû 2014 21:30
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Un récit apocalyptique sublime.
Un père et son fils, sans nom, errent dans un décor sinistre, avec pour seul bien un caddie contenant leurs derniers effets, alors qu'il ne reste sur les routes que quelques survivants, seuls ou par hordes, luttant pour survivre.
Je retiendrai de ce livre quelques scènes marquantes, visuelles, et le sentiment de désolation, le désespoir qui est si terriblement retranscrit.
|
|
|
|
[La Route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
Kundry
Sexe: Inscrit le: 30 Juil 2008 Messages: 400 Localisation: Yvelines
|
|
Posté: Jeu 05 Juil 2012 10:16
Sujet du message: [La Route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Un homme et sont fils se dirigent vers le Sud pour échapper au foid glacial, dans un monde post-apocalyptique. La vie a disparu de la terre suite à un cataclysme arrivé il y a quelques années - bombe, météorite ou autre, nous ne le sauront pas. La question n'est pas là, mais comment et pourquoi survivre dans un monde mort, et surtout comment et pourquoi rester humain.
Le mot qui m’est venu à l’esprit en referment ce livre est : magistral.
J’ai rarement lu un livre qui évoque à ce point l’absence d’espoir. Pas le désespoir, qui suppose tourments, souffrance, envie de quelque chose que l’on a perdu ou que l’on ne parvient pas à obtenir. Ici les personnages sont au-delà de ces sentiments, il n’y a plus rien à attendre de la vie. Et pourtant, l’humanité reste présente, et grâce au « petit » certains passages sont carrément lumineux.
Le livre est aussi magistral au niveau du style et sa construction. De prime abord, rien d’exceptionnel : peu de descriptions détaillées, des dialogues laconiques. Mais rarement j’ai « vu » un livre comme j’ai vu celui-ci. C’était comme-ci un film se déroulait dans ma tête pendant la lecture. Cela doit donc vouloir dire que les images et les mots employés ont vraiment parlé à mon imaginaire. J’ai aussi aimé les dialogues laconiques et répétitifs, illustrant à quel point les personnages sont piégés et font du sur-place. Et la construction qui parvient à maintenir un grand suspense, alors même qu’il n’y en a pas ou si peu.
C'est probablement l'un des meilleurs livres que j'aie lu ces derniers mois.
|
|
|
|
|
|
|
[La route | Mccarthy Cormac] |
|
|
Auteur |
|
Message |
tobealivre
Sexe: Inscrit le: 16 Mar 2012 Messages: 63 Localisation: toulouse
|
|
Posté: Ven 18 Mai 2012 17:00
Sujet du message: [La route | Mccarthy Cormac]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Un livre très sombre, seulement éclairé par le feu, cette ultime once d'humanité que porte encore en lui Le Petit.
|
|
|
|
[La route | Mccarthy Cormac] |
|
|
Auteur |
|
Message |
VIV
Sexe: Inscrit le: 09 Mai 2006 Messages: 185 Localisation: Auvergne
|
|
Posté: Dim 08 Jan 2012 17:16
Sujet du message: [La route | Mccarthy Cormac]
|
Commentaires : 0 >> |
|
De loin le meilleur livre que j'aie lu depuis longtemps
C'est tellement fort et prenant et dur et haletant et glacial et percutant
Une musique de fin du monde. Des silences des hideurs le courage et la peur l'acharnement du père
La candeur de l'enfant porteur du feu salvateur, celui de la compassion
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarty] |
|
|
Auteur |
|
Message |
maroni
Sexe: Inscrit le: 02 Jan 2009 Messages: 936 Localisation: Paris
|
|
Posté: Ven 22 Avr 2011 16:54
Sujet du message: [La route | Cormac McCarty]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Un livre coup de poing. Qui retrace la survie d'un père et son fils après un cataclysme qui a ruiné la terre, détruit tout, annihilé toutes traces vivantes, toutes traces humaines ou presque. Retour aux temps anciens, grand bond en arrière, cannibalisme, esclavage, cruauté...
En fait, il faut lire ce livre. Il apparaît comme nécessaire, et salutaire, car en filigrane, l'histoire de l'humanité est présenté là dans sa version la plus noire, rappelons-nous... il n'y a pas si longtemps...
Il faut aussi dire que le style de McCarty est très retenu et qu'il sait rendre et mettre en valeur père et fils, à travers leurs actions, leur courage, leurs peurs, et l'amour de l'un pour l'autre.
|
|
|
|
[La route | Cormac Mccarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
onaris
Inscrit le: 28 Fév 2009 Messages: 1447 Localisation: Occitanie
|
|
Posté: Sam 16 Avr 2011 5:57
Sujet du message: [La route | Cormac Mccarthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
L'histoire d'un père et de son jeune fils qui traversent un pays dévasté, pillé, glacial, couvert de cendres et où il faut se méfier de tout, surtout des autres individus, tout aussi misérables et souvent canibales. Ces deux êtres marchent vers le Sud, vers l'océan gris, en poussant un caddie qu'ils remplissent chaque fois qu'ils ont "de la chance", à la recherche d'autres gentils.
Un livre oppressant, dû au récit et au style aux paragraphes et aux phrases courts, que seuls les dialogues entre le père et le fils illuminent. D'accord.
Mais c'est aussi un livre prenant que l'on a du mal à reposer une fois ouvert.
|
|
|
|
[La route | Mccarthy Cormac] |
|
|
Auteur |
|
Message |
Juju
Sexe: Inscrit le: 26 Déc 2009 Messages: 70 Localisation: Caen
|
|
Posté: Mer 05 Jan 2011 16:26
Sujet du message: [La route | Mccarthy Cormac]
|
Commentaires : 1 >> |
|
Un livre magnifique sur la relation unique entre un homme et son père. Mais le livre souffre un peu de lenteur et d'un contexte mal défini autour de tout ça : il manque le petit plus. Impatient de voir ce que ça donne en film...
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
Claudine
Sexe: Inscrit le: 15 Nov 2007 Messages: 361 Localisation: la rochelle
|
|
Posté: Mar 29 Juin 2010 16:18
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Ecriture très dépouillée qui colle parfaitement au sujet. Après cette longue et pénible épopée, on reste un peu sur sa fin. Quelle est la quête de ces personnages? Je n'ai pas tout compris.
|
|
|
|
[La route | Mccarthy Cormac] |
|
|
Auteur |
|
Message |
Aldric Barbier
Sexe: Inscrit le: 20 Fév 2010 Messages: 4 Localisation: saint ouen
|
|
Posté: Jeu 11 Mar 2010 20:33
Sujet du message: [La route | Mccarthy Cormac]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Etrange sentiment que le mien après cette lecture... Les personnages n'ont pas de noms, histoire de conférer au récit une valeur de parabole noire et sans espoir. Beaucoup de phrases sans verbe qui donnent une impression oppressante d'un besoin d'aller à l'essentiel, de penser vite et simple pour espérer survivre... tous ces éléments bien pensés, bien vus... et pourtant je n'ai pas aimé plus que ça cette lecture grise et cendrée...
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
Septentria
Sexe: Inscrit le: 17 Avr 2006 Messages: 910 Localisation: Ste Foy-Les-Lyon (69)
|
|
Posté: Dim 28 Fév 2010 11:10
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Après une catastrophe qui a laisse la planète exsangue et quasi déserte, un homme et son petit garçon marchent sur la route, en direction de la mer, en poussant un caddie qui contient tout ce qu'ils possèdent. Ils cherchent à manger dans les ruines des maisons sur le chemin, tout en se méfiant des autres individus. En effet, de nombreux survivants sont devenus cannibales, question de survie...
J'ai fini ce livre hier soir, au fond de mon lit, sur fond sonore de grande tempête, histoire de me plonger encore un peu plus dans cette ambiance de fin du monde... J'ai achevé cette lecture bouleversée par la violence et l'aridité de ce roman, par son atmosphère et son style extrêmement dépouillés, qui m'ont laissé presque sans souffle. J'avais commencé par en lire des petits bouts, pas trop longs parce que déjà très denses et parce que je ne suis pas assez masochiste pour aimer me prendre des gifles pareilles volontairement ! Et puis mes phases de lecture se sont allongées, parce que je me suis habituée à cette violence, à l'horreur rencontrée au détour de telle ou telle page, au rythme aussi, imprimé par l'auteur et ses mots, simples, dépouillés, détachés (à l'image des dialogues entre père et fils). Je n'ai pas vu le film tiré de ce roman, bien qu'il m'ait tentée (mais je me suis refusée à le voir tant que je n'aurais pas lu le livre). Je n'en ai plus envie à présent, parce que je tiens à préserver les impressions terriblement réalistes laissées par cette lecture. Je ne peux pas me résoudre à la qualifier de coup de cœur (comment pourrait-on aimer ce tableau apocalyptique, sans espoir ni lumière ?) mais pour sûr, un immense "coup-tout-court"...
|
|
|
|
|
|
|
[La route | Cormac Mac Carthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
gérard21
Sexe: Inscrit le: 06 Déc 2009 Messages: 10 Localisation: ILE DE FRANCE
|
|
Posté: Sam 16 Jan 2010 13:03
Sujet du message: [La route | Cormac Mac Carthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Je ne dirai pas qu'il s'agit d'un grand livre. Mais il s'agit d'un livre qui laisse des traces. Par le thème qu'il traite et par l'écriture et les partis pris de l'auteur. Un monde dévasté et couvert de cendres après un cataclysme planétaire, d'origine humaine vraisemblablement, mais rien de clair n'est dit à ce sujet.
Parmi les rescapés qui errent à la recherche de nourriture et d'espoir, un homme dont on ne connaîtra jamais l'identité et son fils. Comme les SDF de notre société actuelle, ils errent sur la route, font des bivouacs autour de feux bien maigres et remplissent un caddie (quel symbole !) avec tout ce qu'il trouvent sur leur chemin et qui peut leur être utile.
Pendant des jours et des jours, ils suivent la route qui les conduit en direction du sud, jusqu'à la mer qui représente l'espoir. Mais lorsqu'ils atteignent la côte, ils sont confrontés à une mer d'encre et à un ciel gris. Par-ci, par-là une épave contenant des vivres et des outils, mais rien qui ne vienne transformer leur vie qui les conduit à la mort inéluctable. C'est ce que l'on comprend et ce qui arrive à l'homme.
Evidemment on pense à tous les livres décrivant l'après d'un cataclysme ou de l'explosion d'une bombe nucléaire et en particulier à "Malevil" de Robert Merle ou à "Ravage" de Barjavel. On pense aussi à tous les écrivains quit on placé leur héros sur une île déserte ou dans des contrées inconnues et qui redéciouvrent les relations entre l'homme et la nature qui l'entoure.
Mais le livre de Mac Carthy nous émeut particulièrement parce qu'il s'agit de la relation entre un homme et son fils. Entre un homme "d'avant" et un homme "du futur". On ne connaît pas la part prise par le père dans les événements qui sont arrivés, on sait seulement qu'il cherche à protéger son enfant contre les hommes mauvais qu'ils peuvent rencontrer. Mais eux-mêmes confrontés à d'autres pauvres bougres errants sont appelés à jouer les méchants, "struggle for life". Tout au moins le père, qui incarne l'homme avec ce qu'il a de bon mais aussi de mauvais en lui. L'enfant est innocent, il désapprouve les comportements agressifs de son père, mais il ne peut faire autrement que de le laisser agir. Parfois l'innocent amène son père à revenir sur certains actes, mais il est trop tard. On l'aura compris le ton du livre est lourdement pessimiste, seule l'innocence de l'enfant nous laisse entrevoir une petite flamme d'espoir.
Au plan littéraire, si l'on met de côté les pertes inhérentes à toute traduction (et même si celle-ci est remarquable), on observe que Mac Carthy utilise une architecture littéraire assez particulière : des phrases regroupées en paragraphes assez courts qui semblent rythmés par la respiration des personnages, l'intégration de dialogues très brefs entre l'homme et son fils et un style dépouillé sans fioritures parsemé de conjonctions.
Dans les dialogues entre père et fils on retrouve souvent les mêmes mots, qui fonctionnent comme une mécanique : "oui", "non", "d'accord", "j'ai froid", "j'ai faim"... Tout se passe comme s'ils avaient perdu le sens de la parole pour retrouver une sorte de langage primitif servant à exprimer des sensations simples, des désirs basiques.
Bref, comme l'homme et son fils nous errons sur la route dans un monde sans espoir où les seuls besoins des hommes consistent à manger, dormir et à se protéger du froid et des prédateurs.
C'est un retour aux origines, mais sans devenir cette fois-ci. Nous sommes dans la société du caddie vide que nous trimbalons avec nous à la recherche de moyens de survie dans un monde sans âme, éteint, comme une planète morte.
Je me suis refusé de voir le film, qui parait-il est assez réussi, avant de lire le livre. Je préfère laisser libre cours à mon imagination. Ensuite je confronterai ma vision propre à celle du réalisateur.
|
|
|
|
|
|
|
[La route | Mccarthy Cormac] |
|
|
Auteur |
|
Message |
lucky44
Sexe: Inscrit le: 29 Déc 2008 Messages: 79 Localisation: Bouguenais , France
|
|
Posté: Dim 06 Déc 2009 14:26
Sujet du message: [La route | Mccarthy Cormac]
|
Commentaires : 0 >> |
|
un très beau et terrible récit d'un seul souffle de narration avec des respirations haletantes et apeurées sur cette Route de souffrances.Récit de l'humanité après une catastrophe dont on ne connait pas les origines.Dialogue interrompu par l'absence entre ce Père et son Fils, entre peur mystère cruauté et compassion.A lire !
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
Max
Inscrit le: 10 Aoû 2006 Messages: 403
|
|
Posté: Sam 05 Déc 2009 16:51
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 2 >> |
|
Cormac McCarthy revisite avec La route le roman d'anticipation post-apocalyptique. Il y propose une réflexion sur le devenir de l'homme, il y interroge aussi les thèmes de la filiation et de la transmission.
L'apocalypse a donc eu lieu. Le monde est dévasté, dépeuplé, couvert de cendres, et on ne sait rien des causes de ce cataclysme. Un père et son fils errent sur une route, marchent vers le Sud (sans doute les choses ne vont pas mieux là-bas, mais il y fait moins froid), inlassablement, en poussant devant eux un caddie rempli d'objets hétéroclites devant assurer leur survie : couvertures, conserves, eau, lampe... Ils ont froid, ils ont faim, ils ont peur. Ils sont sur leurs gardes, car le danger guette : l'humanité est retournée à l'état sauvage, à la barbarie, le monde est livré aux hordes de pilleurs, esclavagistes et anthropophages.
La route est avant tout un récit initiatique, un récit de transmission, de père à fils. Mais dans un monde sans Dieu, ni justice ou morale auxquels se raccrocher, et à l'heure où l'humanisme le plus primaire n'est plus qu'un souvenir, que faut-il inculquer à son enfant, au-delà du simple instinct de survie ? Un semblant de morale sans religion (le tabou, c'est manger l'autre), une vague foi en soi, en la vie, en l'esprit humain... Ainsi, quand l'enfant interroge son père, c'est uniquement pour vérifier s'ils sont bien, père et fils, "du côté des gentils", et non de celui des monstres.
On peut ainsi relever dans ce récit les obsessions et hantises de McCarthy déjà révélées dans son précédent roman, Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme : la violence des hommes, le rude combat que se livrent en ce monde le Bien et le Mal, et la victoire de plus en plus manifeste de ce dernier.
Mais La Route s'offre aussi à lire comme un roman d'amour, cet amour qui unit l'adulte et l'enfant, cette folle tendresse du père qui s'escrime à préserver une braise d'innocence dans le cœur de son enfant, ce qui, peut-être, préserve l'homme de glisser vers la barbarie. Ce sentiment, McCarthy lui confère une intensité telle que les ténèbres alentours ne parviendront pas à l'étouffer et l'éteindre.
La route est un récit d'une lugubre beauté. Son style dépouillé, son austère lenteur, son rythme particulier et la scansion singulière de la phrase de McCarthy lui confèrent une grâce spécifique, funeste et envoûtante. Sous ses dehors désincarnés, La route est une histoire humaine et brûlante, de celles qui vous serrent à la gorge, de celles qui vous ébranlent, de celles qui vous dévastent.
« La route traversait un marécage desséché où des tuyaux de glace sortaient tout droits de la boue gelée, pareils à des formations dans une grotte. Les restes d'un ancien feu au bord de la route. Au-delà une longue levée de ciment. Un marais d'eau morte. Des arbres morts émergeant de l'eau grise auxquels s'accrochait une mousse de tourbière grise et fossile. Les soyeuses retombées de cendre contre la bordure. Il s'appuyait au ciment rugueux du parapet. Peut-être que dans la destruction du monde il serait enfin possible de voir comment il était fait. Les océans, les montagnes. L'accablant contre-spectacle des choses en train de cesser d'être. L'absolue désolation, hydropique et froidement temporelle. Le silence. »
« C'était encore plus dur qu'il ne l'aurait imaginé. Au bout d'une heure ils avaient peut-être parcouru un peu plus d'un kilomètre. Il fit halte et se retourna vers le petit. Il s'était arrêté et attendait.
Tu crois qu'on va mourir, c'est ça ?
J'sais pas.
On ne va pas mourir.
D'accord.
Mais tu ne me crois pas.
J'sais pas.
Pourquoi tu crois qu'on va mourir ?
J'sais pas.
Arrête de dire j'sais pas.
D'accord.
Pourquoi tu crois qu'on va mourir ?
On n'a rien à manger.
On va trouver quelque chose.
D'accord.
Combien de temps tu crois qu'on peut tenir sans manger ?
J'sais pas.
Mais combien de temps à ton avis ?
Peut-être quelques jours.
Et qu'est-ce qui arrive après ? On tombe mort d'un seul coup ?
Oui.
Et bien non. Ça prend longtemps. On a de l'eau. C'est le plus important. On ne tient pas très longtemps sans eau.
D'accord.
Mais tu ne me crois pas ?
J'sais pas.
Il ne la quittait pas des yeux. Debout dans la neige les mains dans les poches du veston rayé trop grand pour lui.
Tu crois que je te mens ?
Non.
Mais tu crois que je pourrais te mentir quand tu me demandes si on va mourir.
Oui.
D'accord. Je pourrais. Mais on ne va pas mourir.
D'accord. »
le cri du lézard
|
|
|
|
|
|
|
[La route | Cormac Mc Carthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
|
|
Posté: Jeu 19 Nov 2009 15:08
Sujet du message: [La route | Cormac Mc Carthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Dans un monde dévasté, recouvert de cendres, cheminent un homme et son fils ("le petit"). Toutes leurs possessions sont entreposées dans un caddie qu'ils trainent avec eux. Les villes, pillées depuis des années, semblent désertes, toute végétation a disparu. De temps en temps, l'homme et l'enfant trouvent sur leur route des restes de cadavres calcinés. Ils croisent en revanche peu de vivants, et évitent tous contacts avec eux.
Ne vous engagez pas sur "La route" en vous demandant "pourquoi", vous n'obtiendrez pas de réponse. Des circonstances qui ont abouti à cette fin du monde, nous ne saurons rien, tout comme nous ignorerons le nom des protagonistes. De même, aucune indication précise ne permet de situer le récit dans l'espace ou le temps. On le devine contemporain, l'auteur évoque parfois l'"avant", mais cet "avant" paraît lointain, presque oublié.
Ce à quoi répond McCarthy, c'est au "comment" : de quelle façon survit l'homme sur une terre exsangue ? Est-il capable de préserver son humanité lorsque ses principales préoccupations sont de trouver sa nourriture, se protéger du froid et des "méchants" et surtout protéger son enfant ? En somme, que deviennent les émotions et les sentiments propres à l'homme lorsque celui-ci se retrouve quasiment réduit à l'état d'animal ?
En lisant "La route", j'avais l'impression d'évoluer dans un cauchemar grisâtre, où régnent le froid, la pluie, la mort, la maladie, impression accentuée par l'installation d'une routine de l'horreur, presque d'une monotonie : ce sont les mêmes gestes, les mêmes paroles qui sont répétés tout au long du récit. Et le style très dépouillé de l'auteur contribue lui aussi à renforcer cette sensation.
Bien que cette monotonie serve le propos du roman, elle a aussi altéré mon intérêt. J'avais lu à son sujet de multiples critiques dythirambiques, mais je dois avouer en ce qui me concerne qu'il ne m'a pas emballée tant que ça !
|
|
|
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
andras
Sexe: Inscrit le: 20 Sep 2005 Messages: 1800 Localisation: Ste Foy les Lyon (69) -- France
|
|
Posté: Jeu 03 Sep 2009 7:20
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Je suis assez partagé au sujet de ce livre. Il est à la fois très prenant avec une trame pourtant dépouillée à l'extrême (un homme et son très jeune fils marchent sur une route aux Etats-Unis en direction de la mer et tentent de survivre alors qu'un cataclysme s'est produit sur la Terre détruisant presque tout) et j'ai retrouvé avec grand plaisir le magnifique conteur que j'avais déjà adoré dans "De si jolis chevaux". Pourtant avec une trame aussi ténue, je n'ai pu m'empêcher d'y chercher un sous-texte, une quelconque philosophie de l'histoire, une vision de la destinée humaine et là, j'avoue que je n'ai rien su trouver ou presque. Il m'a semblé que le livre était un immense cri de désespoir et cela m'a fait penser au célèbre tableau de Münch. Mais comme devant ce tableau, je ne peux m'empêcher de ressentir une frustration et au fond de moi, une petite voix impertinente dit : "oui, et alors ?"
|
|
|
|
|
|
|
[La route | McCarthy Cormac] |
|
|
Auteur |
|
Message |
C-Maupin
Sexe: Inscrit le: 06 Mai 2006 Messages: 1917
|
|
Posté: Mer 01 Juil 2009 7:48
Sujet du message: [La route | McCarthy Cormac]
|
Commentaires : 1 >> |
|
Ce roman se présente sous une forme peu banale. C'est une succession de paragraphes, courtes saynètes présentant un aspect de la vie dans un monde déshumanisé, après une catastrophe, une guerre dont on ne sait rien.
Il est fort bien écrit, avec des images fortes :
"Un noir à se crever le tympan à force d'écouter."
"Et peut-être qu'au-delà de ces vagues en deuil il y avait une autre homme qui marchait avec un autre enfant sur les sables gris et morts. Peut-être endormis séparés d'eux par à peine une mer sur une autre plage parmi les cendres amères du monde ou peut-être debout dans leurs guenilles oubliés du même indifférent soleil."
Il raconte à peine une histoire : un homme marche sur la route en essayant de survivre avec son fils, obligé de toujours se méfier à cause des "méchants", partagé entre son devoir de père et la pitié pour les misérables qu'il rencontre. Et cependant il nous saisit et l'émotion nous étreint d'un bout à l'autre.
Un très beau livre.
|
|
|
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
Aurel10
Sexe: Inscrit le: 23 Jan 2009 Messages: 102 Localisation: Aube (10)
|
|
Posté: Jeu 26 Fév 2009 11:00
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 2 >> |
|
Ce livre, je l'ai lu car il a été conseillé par Marc Lévy un jour à la télé..
J'ai eu du mal a rentrer dans l'histoire mais une fois dedans, le suspense est là!Finalement à la fin, je me suis dis que c'était bien!
C'est l'histoire d'un père et d'un fils qui sont sur la route suite à l'apocalypse qui a détruit le monde. Il recherche donc à surivre...
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
parsifal
Sexe: Inscrit le: 16 Sep 2007 Messages: 457 Localisation: Belgique
|
|
Posté: Mar 23 Déc 2008 15:53
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 1 >> |
|
Le monde décrit dans ce livre est froid, sans couleurs et presque sans vie, mais dans cette angoissante désolation brille l'amour entre les deux protagonistes, le père et le fils. L'affection qui les lie ne s’exprime pas tant avec des mots mais surtout avec des gestes qui révèlent les sentiments : ils se tiennent par la main, ils dorment enlacés….
C’est un roman dur mais il fait comprendre que, si la flamme de l'amour est allumée, aucune difficulté n’est réellement insurmontable et même, la triste fin laisse la porte ouverte à l'espoir.
A lire très certainement.
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
grazou
Sexe: Inscrit le: 27 Mai 2008 Messages: 8 Localisation: Var
|
|
Posté: Jeu 05 Juin 2008 15:39
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Un livre très noir dans l'hiver éternel. Un père essaie de transmettre ses idéaux dans un monde ou plus rien n'existe. Une leçon d'humanité on ne sort pas indemne de ce roman.
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
kikili
Sexe: Inscrit le: 26 Mar 2008 Messages: 235 Localisation: entre Doubs et Jura
|
|
Posté: Ven 28 Mar 2008 18:36
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Roman que l'on ne peut pas raconter. On suite la route avec ce père et son fils, on espère, on tremble avec eux. Une ambiance tout à fait spéciale. Un régal de lecture originale.
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
sentinelle
Sexe: Inscrit le: 26 Juin 2007 Messages: 228 Localisation: Bruxelles
|
|
Posté: Mer 26 Mar 2008 15:33
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
L'apocalypse a eu lieu. Nous ne saurons jamais ce qui s'est passé mais le monde est couvert de cendres, les arbres sont morts, il fait froid, sombre, il n'y plus d'oiseaux dans les airs, plus de poissons dans les mers, plus aucune trace de vie si ce n'est celles de quelques hommes. Combien en reste-t-il ? Peu importe. L'homme est un prédateur avant tout. Beaucoup de méchants et peu de gentils. L'homme, on l'épie et on le tue et on le vole et on le mange aussi. L'homme, on l'évite et on en a peur.
Sur la route, depuis des années, un homme et le petit, poussant un caddie et portant des sacs à dos. Il n'y a plus d'avant ni d'après, juste l'instant présent qui est celui de la survie.
Cormac McCarthy, à la plume âpre et concise, nous entraîne dans un récit crépusculaire impressionnant de justesse. Difficile de mettre des mots sur ce roman magnifique qui prend aux tripes et qui émeut. Puissant.
|
|
|
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
sylviou
Sexe: Inscrit le: 20 Avr 2006 Messages: 459 Localisation: Suisse - Neuchâtel
|
|
Posté: Mer 06 Fév 2008 18:58
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 2 >> |
|
L'apocalypse a eu lieu, plusieurs années avant le temps du récit. Jamais Cormac McCarthy ne dira quelle a été la nature de l'apocalypse. La seule certitutde est que le monde est calciné, brûlé de partout, couvert de cendres. L'humanité a basculé dans la barbarie, les survivants luttent pour leur survie. Les moyens sont dérisoires.
C'est le récit d'une errance, celle de l'homme et du petit, père et fils, jamais nommés. Une errance au bout de laquelle le père voudrait trouver un espoir, pour garder le petit en vie, pour garder une étincelle d'espoir chez le petit. Leurs seules possessions tiennent dans le caddie qu'ils poussent sur la route qui les mène à la côte.
C'est bouleversant et poignant et dur et absolument pessimiste. Au-delà de tout, au-delà même de la violence du cataclysme qui a fait basculer les humains. Un récit de fin du monde, littéralement. J'ai été saisie aux tripes par ce récit. Des phrases courtes et sèches. Ou plus longues séparées par des "et" plutôt que des virgules et qui résonne comme une litanie hypnotique et hallucinée. Je n'ai pas lâché ce livre avant le dernier mot.
Ajout après lecture de Sukkwan Island de David Vann : ces deux romans se font pour moi écho, dans un effet de miroir assez étonnant.
Dans La Route, la relation père-fils est une bulle salvatrice alors que le monde extérieur est un chaos hostile et violent; leur relation est le seul endroit où l'espoir peut encore prendre naissance. Le père jusqu'au bout sera celui qui protégera son fils.
Alors que Sukkwan Island est d'une certaine manière l'exact contraire. C'est dans la relation père-fils qu'explosent violence et souffrance, alors que l'extérieur est tranquille, même si désert et sauvage. C'est cette bulle à deux qui sera fatale et non pas la nature, ni d'autres hommes.
|
|
|
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
Drallibor
Sexe: Inscrit le: 14 Déc 2007 Messages: 520
|
|
Posté: Ven 01 Fév 2008 10:02
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
La Terre vient de subir une catastrophe apocalyptique, vraisemblablement des incendies gigantesques. La cendre est en effet omniprésente et les survivants doivent continuellement porter des masques de protection. L'origine de cette catastrophe est douteuse, l'auteur ne nous en dit pas trop là-dessus. On pressent une origine humaine d'une sauvagerie inimaginable.
On suit le voyage d'un père et son fils miraculeusement survivants : ils se dirigent vers le sud du pays dans l'espoir d'échapper à l'hiver, dans l'espoir de trouver de la nourriture, dans l'espoir de continuer à vivre. On assiste à une succession de malheurs, d'accidents, d'horreurs insoutenables, de misère et de famine. Les rares hommes rencontrés sont avant tout des dangers potentiels dont il faut se protéger. Le point de vue de l'auteur sur cet avenir post-apocalyptique est donc extrèmement triste et pessimiste. Il y a quelques lueurs d'espoir dans cet océan d'horreur, comme la relation du père et de son fils...
Il y a un certain nombre de classiques d'anticipation sur une terre post-apocalyptique : "Niourk" par Stanilav Lem, "Ravage" par Barjavel, "L'oiseau d'Amérique" par Walter Tevis...) Les romans plus récents : "Les trois reliques d'Orvil Fisher" par Thierry Di Rollo, "Le monde enfin" par Jean-Pierre Andrevon, et d'une certaine manière "Ilium" et "Olympos" par Dan Simmons... Aucun n'est optimiste sur le comportement de l'homme dans un tel contexte. Plus que l'histoire de l'apocalypse, l'évolution de la nature humaine, on a affaire à des exercices d'imagination et de style. Si "La route" n'apporte pas un point de vue original à ce "genre" (au sein de l'anticipation), je dois reconnaître que l'écriture est belle, agréable à suivre. La construction en petites scènes est originale, un peu difficile à suivre au début mais rapidement on suit l'intrigue qui se déroule comme un road-movie traditionnel.
|
|
|
|
|
|
|
[La route | Cormac McCarthy] |
|
|
Auteur |
|
Message |
Carson
Sexe: Inscrit le: 03 Oct 2007 Messages: 55 Localisation: Toulon
|
|
Posté: Mer 16 Jan 2008 17:00
Sujet du message: [La route | Cormac McCarthy]
|
Commentaires : 0 >> |
|
Difficile de passer à autre chose,la lecture achevée !
McCarthy,comme toujours,n'épargne pas son lecteur mais quel talent,il est l'un des plus grands écrivains américains !
Avec des phrases simples,parfois d'un mot,il nous emmène avec ce père et son petit garçon,trainant leur caddy qui contient toutes leurs provisions ,dans un paysage lunaire,glaçé et bien pire encore car la fin du monde a eu lieu voici quelques années.
Ils doivent avancer encore et toujours pour trouver la mer qu'ils espèrent bleue tout en se protégeant des "méchants",certains devenus cannibales pour survivre. Ils croisent parfois des "gentils" mais leur survie dépend de leur transparence au monde.
Un roman complet,universel,biblique,terrible.
|
|
|
|
|