Se lit très vite. pour un aller en train (pas trop long - 2h maximum).

Une relecture de 2006.
Cf. note de lecture sur mon blog.

"Il existe des êtres qui ne subissent pas la loi de l'évolution. Ce sont les légumes cliniques", ou des tubes par où circule seule la nourriture. Ces tubes ne sont pas pour autant sans cervelle puisqu'il arrive que celle-ci, suite à un "accident fatal", se réveille soudain, et déclenche la vie. C'est exactement ce qu'a vécu la (très) jeune narratrice de Métaphysique des tubes durant les deux premières années de sa vie qui furent muettes, immobiles, végétatives, bref divines. Au sens propre, car ce singulier bébé n'ignore pas qu'il est Dieu lui-même, méditant sur ce monde qu'il hésite à rejoindre. Sous forme de monologues intérieurs, considérations philosophico-drolatiques, on déguste le récit de ces trois premières années d'une vie française au Japon, pays merveilleux où de la naissance à la maternelle, l'enfant est un dieu.

Très réticent à lire un jour un bouquin d'Amélie Nothomb, à cause de cet à priori simpliste mais tellement souvent vérifié que tout ce qui a du succès commercialement parlant est une vraie daube, je n'ai cependant pas voulu refuser la proposition de ma nièce qui, à 15 ans, passionnée du Japon (et de la langue japonaise), m'a prêté ce petit bouquin en me disant : "tu vas voir, ça va te plaire". Dubitatif, moi, forcément. Mais curieux. Alors...

Alors j'ai été plongé dans ce bouquin original, drôle, et dans lequel j'ai trouvé des réflexions et un humour qui rejoignait ce que je suis. Dans le style "blasphème respectueux", l'auteure raconte son enfance sous un angle mythologique et c'est génial! Elle se souvient et rêve de ses souvenirs. Elle les mythologise à souhait, sans pour autant que ça enlève quoi que ce soit à la valeur du souvenir. J'ai adoré!

Amélie Nothomb a un sacré égo, et elle l'assume. Elle a ce côté énervant (dans ce livre, qui est - je répète - le seul que j'ai lu) de ne voir le monde qu'à partir de son nombril. Mais peut-on vraiment voir le monde autrement? Lorsqu'on prétend prendre de la hauteur, n'est-ce pas pire, comme expression égotique? Au moins, elle assume le fait qu'elle est ce qu'elle est : un être humain. Et ça, c'est drôle!

Toujours son style inimitable et des souvenirs d'enfance romancés avec talent. Les récits autobiographiques sont ce que je préfère chez Amélie.

Mon premier A.N et ce fut le coup de foudre pour ce style et ce personnage totalement loufoques. C'est à la fois drôle et intelligent et totalement divin ! Depuis je ne me lasse pas d'elle et j'attends tous les ans avec impatience le prochain roman...

Bon, je commence à connaître le "style" Nothomb. Et j'aime bien. Et ça se confirme dans ce bouquin.
Ca commence avec un parrallèle déroutant entre, en vrac, Dieu/ un tube/ une petite fille et puis ailleurs, entre le néant/ la béatitude/ l'acceptation universelle. C'est pertinent et très bien écrit. Ca fait mouche.

On entre ensuite dans une phase moins abstraite, plus narrative: les premières années de la vie de la petite Amélie. Sa nostalgie du Japon me parle. Evidemment, j'ai aussi vécu au Japon, et en suis nostalgique.


Si la mine est aiguisée, l'écriture brillante, le sujet intéressant, d'autant plus pour l'amoureuse du Japon que je suis devenue, je regrette par contre un peu la position très, trop, romancée, et très auto-centrée.

Déçue...J'ai entendu beaucoup de bien de ce livre, et je m'attendais à mieux...J'ai eu l'impression d'avoir tourné en rond, le style m'a déçue. La fierté d'Amélie de ses 0 à 3 ans m'a beaucoup énervée. Bref, je trouve que ce n'est pas le meilleur livre qu'elle ait écrit. Dommage.


Morceaux choisis :

"Mort ! Comme si je ne savais pas ! Comme si mes deux ans et demis m'en éloignaient, alors qu'ils m'en rapprochaient ! Mort ! Qui mieux que moi savait ? Le sens de ce mot, je venais à peine de le quitter ! Je le connaissais encore mieux que les autres enfants, moi qui l'avais prolongé au-delà des limites humaines. N'avais-je pas vécu deux années de coma ? Qu'avaient-ils donc pensé que je faisais, dans mon berceau, pendant si longtemps sinon mourir ma vie mourir le temps, mourir la peur, mourir le néant, mourir la torpeur ?"

Alors Metaphysique des tubes était mon premier Nothomb , et j'ai plutot aimé. Ca ne m'avais jamais franchement tenté jusqu'à une interview d'elle qui m'a bien plu, comme quoi...
C'est court , efficace , parfois drole. Le sujet est original. Pour le style , il faudra surement que j'en lise d'autres pour voir. Hygiene de l'assasin me tente bien.
Je vois que beaucoup parle de 'suffisance' pour le style, c'est bizarre, je ne l'ai pas ressenti comme ça. J'aurais plutot dit de l'ironie...

4ème de couverture :
Parce qu'elle ne bouge pas et ne pleure pas, se bornant à quelques fonctions essentielles - déglutition, digestion, excrétion -, ses parents l'ont surnommée la Plante. L'intéressée se considère plutôt, à ce stade, comme un tube. Mais ce tube, c'est Dieu. Le lecteur comprendra vite pourquoi, et apprendra aussi que la vie de Dieu n'est pas éternelle, même au pays du Soleil levant... Avec cette " autobiographie de zéro à trois ans ", la romancière de Stupeur et tremblements, Grand Prix du roman de l'Académie française en 1999, nous révèle des aspects ignorés de sa personnalité et de la vie en général, tout en se montrant plus incisive, plus lucide et plus drôle que jamais.

Mon avis :
Moi et Nothomb c'est une belle histoire d'inconstance. Un coup j'aime, un coup bof, un coup j'aime pas. Celui-ci je ne l'ai même pas terminé.

Mais où va-t'elle chercher tout ça ????

Un livre facile à lire, bien écrit et souvent drôle mais dont la suffisance m'a exaspérée.