Un épisode centré sur la communauté où le groupe a trouvé refuge. La méfiance est toujours de mise et l’intégration ne se fait pas sans heurts. Pourtant, vivre à l’extérieur étant impossible, il faudra coute que coute s’adapter. L’ambiance est tendue. Paranoïa ou inquiétude réelle ? Mais quand le danger menacera sérieusement le camp, c’est Rick et ses amis qui prendront les choses en mains pour sauver les habitants. Un album avec encore une fois un très bon dosage entre action et évolution psychologique des personnages.

La communauté d’Alexandria à Washington semble bien rôdée mais seulement en apparence. L’équipe chargée de récupérer des matériaux à l’extérieur, en zone zombie, est incapable de faire face à un assaut de morts-vivants sans sacrifier un des siens. Abraham va prendre immédiatement l’initiative afin d’éviter le pire. Glenn part avec Heath sur les toits des immeubles au risque de se rompre les os pour dénicher les médicaments et les denrées dont la communauté a besoin. Le père Gabriel Stokes fait part à Douglas Monroe, le leader de la communauté, de ses craintes envers la cruauté dont Rick et ses amis ont fait preuve dans la mise à mort des chasseurs cannibales. Il vient demander leur expulsion. Quant à Rick, sous ses habits de shérif, il découvre qu’un père, médecin de son état, brutalise sa femme et son enfant. Rick vient trouver le tortionnaire chez lui et perd les pédales. Assommé par Michonne en public, son adjointe, il reprend ses esprits et découvre le tableau. Décrédibilisé, il est enfermé. Un groupuscule armé et déterminé décide de prendre d’assaut la zone sécurisée d’Alexandria.
La grande idée de Robert Kirkman est de pousser à ses extrémités une poignée d’hommes, de femmes et d’enfants ordinaires, plongée dans le chaos et l’épouvante. Les zombies servent souvent de faire-valoir puisque le danger et l’effroi viennent des survivants. L’empathie est grande avec les principaux personnages à mesure que croît le cauchemar. Faire le mal, y prendre goût, sans plus jamais se poser de question sape les fondations de l’humanité. Rick en est parfaitement conscient. Il le ressasse à son tout jeune fils, Carl. Sa vulnérabilité en fait toute son épaisseur. Aucun des personnages du groupe n’est à la traîne. Chacun joue sa frêle partition dans cette symphonie macabre. La balle au centre, l’horreur est dans tous les camps ! Etrangement, le lecteur attend la suite avec l’avidité muette d’un zombie affamé. « Reuh… Gah… Heurgn ? »