Le puissant roi Tsongor a promis sa fille en mariage à un de ses voisins quand, la veille des noces, apparaît un ami d'enfance de la princesse à la tête d'une armée de nomades, venu rappeler la promesse de celle-ci de l'épouser quand il serait devenu puissant.
Quelle parole est-elle la plus importante celle donnée par un roi, un père, à son futur gendre ou celle d'un ancien serment donné par une petite fille ?
Le roi choisit la mort pour éviter de déclencher une guerre entre les deux puissants rivaux… en vain.
C'est ainsi que débute ce prenant récit où on trouve des allusions aux mythes de l'Antiquité.

De nouveau, Laurent Gaudé nous emporte dans un cadre inconnu et exotique et parvient à provoquer une surprenante immersion. La mort du roi Tsongor m'a peut-être moins emportée que le Soleil des Scorta, mais c'est un récit puissant où l'on prend plaisir à lire chaque page.

Un roman magnifique qu'on lit comme plongé dans un autre monde. Un monde que j'adore, celui des contes et légendes avec des rois, des princesses et des chevaliers qui se battent pour conquérir la plus belle femme du royaume. Ce n'est jamais simple cette affaire.....Il y a un parcours initiatique par lequel il faut passer, sinon tout perd son sens.
Mon premier livre de cet auteur et certainement pas le dernier. Beaucoup de poésie dans son écriture.

Un voyage imaginaire au coeur d'un territoire à conquérir. Un conte fort et poétique.

[Quatrième de couverture]
Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d’un empire immense, s’apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c’est Troie assiégée, c’est Thèbes livrée à la haine. Le monarque s’éteint; son plus jeune fils s’en va parcourir le continent pour édifier sept tombeaux à l’image de ce que fut le vénéré – et aussi le haïssable – roi Tsongor.
Roman des origines, récit épique et initiatique, le livre de Laurent Gaudé déploie dans une langue enivrante les étendards de la bravoure, la flamboyante beauté des héros, mais aussi l’insidieuse révélation, en eux, de la défaite. Car en chacun doit s’accomplir, de quelque manière, l’apprentissage de la honte.

Un très beau livre, très beau conte, très bien écrit, sur des thématiques universelles que sont la guerre, l'amour et la folie. Le premier livre de Laurent Gaudé que je lis, mais certainement pas le dernier!

La mort du roi Tsongor est une sorte de récit mythologique, appartenant en tout cas à un univers "merveilleux", sans ancrage temporel, un peu comme dans un conte. Il ne m'a plus manqué que le "il était une fois"!
Les personnages sont tous entiers et majestueux, empreints d'une sorte d'aura. Ils m'ont impressionnée par leur caractère fort, leur personnalité... surtout Katabolonga et Samilia. Katabolonga est l'incarnation de la noblesse d'âme, de la droiture ; il est fidèle comme un roc alors que nul autre n'aurait plus de raisons de trahir. Quant à la princesse, elle est censée avoir un rôle central, puisque c'est une sorte d'Hélène, la belle héroïne pour laquelle les hommes se battent jusqu'à la mort. Mais comme Hélène, on lutte pour elle mais elle ne compte pas. Personne ne lui demande son avis, tout se décide sans elle... La guerre perd tout son sens, si tant est qu'elle en ait jamais eu. C'est la folie et l'orgueil poussés à leur extrême. Samilia est au coeur d'une société d'hommes et son statut de femme la fait rester dans l'ombre. Tout est ici quête absurde, aporétique, mais inexorable, on se croirait dans une tragédie grecque.
J'ai trouvé ce roman fort du point de vue de son histoire et je salue le talent qu'a eu Gaudé de créer cet univers de conte mythologique. Cela dit, son écriture est du genre épurée, et l'est peut-être un peu trop pour moi. Cette sobriété sert le fond, c'est certain, mais j'aime les styles un peu plus envolés. Toutefois ce n'est qu'un petit bémol que j'exprime ici et j'ai globalement été séduite par cette première lecture de Gaudé ; j'ai très envie de lire La porte des Enfers.

Je n'aime habituellement pas trop le genre de l'épopée, mais celle-ci passe comme une lettre à la poste. Il m'a même été difficile de m'interrompre pendant les cinquante dernières pages, tant j'étais prise par le dénouement. J'ai pensé à Thèbes (deux frères qui s'entretuent), à Rome (fastoche : 7 collines !) mais la 4ème de couv' rappelle à raison que Troie n'est pas en reste dans les références...
L'agonie post-mortem de Tsongor, le rôle de Samilia ont été des hardiesses qui ont compensé par exemple l'évidence, à mon humble avis, de la quête de Souba.
Je n'ai pas accroché au style, trop haché à mon goût, mais les images créées dans la sobriété sont belles.

Livre lu dans le cadre de mon Challenge ABC 2008.

Un roman captivant.

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Ce livre est lâché par l'équipe de bibliothécaires du Val d'Orge dans le cadre des Chemins de lecture du 13 au 21 octobre 2007.

Ville du lâcher : Morsang-sur-Orge - Date du lâcher : 14/10/2007

A lire absolument !

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Ce livre est lâché par l'équipe de bibliothécaires du Val d'Orge dans le cadre des Chemins de lecture du 13 au 21 octobre 2007.

Ville du lâcher : Brétigny-sur-Orge - Date du lâcher : 14/10/2007

Massada ville fortifiée d'Israël ressemblant étrangement à Massaba. Elle lui ressemble par l'histoire de ce roi Hérode le grand qui la construisit, par le long siège de sept mois entrepris par les légions romaines pour conquérir cette forteresse, par ses batailles féroces. Plutôt que de se rendre, les défenseurs avaient mis le feu, et s'étaient suicidés collectivement. Quelques similitudes lointaines nous rapprochent de l'histoire de Laurent Gaudé .

Le roi Tsangor, régnant sur un pays du continent africain, est placé face à un dilemme insoutenable : qui choisir comme prétendant pour sa fille afin d'éviter la guerre ? Son choix, pathétique, rivalise entre l'abnégation de l'être mauvais dont il s'arrogea le pouvoir suprême et la monstrueuse machination lui prédisant un avenir sans gloire pour lui et sa descendance. Comme un sursaut d'orgueil ultime, il voulut avant sa mort missionner son plus jeune fils dans une entreprise pharaonique : construire à travers tout son royaume, non pas un, mais sept tombeaux somptueux. Étaient-ce des mastaba ?

Massaba capitale du royaume Tsongor. Tsongor le souverain dirigeant un territoire immense, aux terres lointaines conquises après de longues années de guerre. De guerre il est question tout au long de ce conte africain , véritable légende vivante imprégnée de sable rouge et de pierres acérées. Gaudé raconte l'épopée sanglante d'une famille douée pour l'asservissement des peuples vaincus. Tsongor gouverne cette autocratie phallocrate, rivalise de concupiscence décadente et de compromission démoniaque. Tel un guerrier sanguinaire, le roi s'attend à mourir par la main de son pire ennemi : Katabolanga. Cet ancien chef de tribu s'enrôla volontairement au service du roi, pour devenir au fil des années outre son porteur de tabouret doré, son ombre, son confident.

L'histoire a des accents de tragédie grecque lorsque se jouent les situations cornéliennes si bien mises en scène par Gaudé. Passion des sentiments exacerbés Sango Kemin et Kowane les deux jeunes loups prétendent posséder la fille du roi : Samilia.
Fierté mâle, cruauté carnassière, imbécillité aveugle, ainsi se déroule une grande partie du roman noyé de guerre, rythmée par les incessantes batailles meurtrières.
Si une légende permet d'enjoliver les héros, celle-ci renvoie les protagonistes à leur seul destin cousu d'atrocité bestiale.

Lors de votre prochaine visite au palais de Khazné à Pétra (site creusé dans les roches calcaire de l'Egypte), vous réveillerez les fantômes maléfiques en racontant autour de vous ce que vous avez retenu du roi Tsongor.

Pour ceux et celles qui n'ont pas l'esprit arrogant méprisable, cousu sur carapace épineuse, laissez ces féroces voraces s'étriper. Attendez le prochain bateau livrer pour vous des histoires moins sordides.(bertrand-môgendre)

Un livre très agréable à lire qui renouvelle les anciens mythes -voyage initiatique et guerre provoquée par une rivalité amoureuse, qui s'entretient d'elle-même jusqu'à la destruction totale, sans que rien ni personne puisse enrayer la fatalité

Commentaires de Gérard :
Outre une réflexion sur les dégâts causés par le pouvoir, ce roman qui rappelle les mythes antiques pose quelques questions importantes comme :
La mort est-elle vraiment une solution raisonnable pour éviter un choix impossible ?
Comment échapper à cet entêtement absurde qui débouche sur une guerre aberrante et la destruction totale d’une ville et de deux armées ?
La pauvreté matérielle est-elle la route de la sagesse, et le meilleur moyen de survivre est-il de consacrer sa vie au service d’une cause ?
…
Un beau livre qui se laisse lire facilement.

Un beau livre de vraie fiction dans un décor de théâtre : Laurent Gaudé a su créer de toutes pièces un univers à l'intersection de l'imaginaire africain et des mythes grecs. On se laisse emporter dans cette tragédie antique qui m'a parfois fait penser à la mise en scène par Peter Brook de la Tempête de Sheakespeare. Il y manque peut-être un peu de chair, à mon goût. Un peu de cette vibration féminine que l'on ressent chez Racine par exemple. Ici Laurent Gaudé n'a donné à Samilia (la fille du roi Tsongor) qu'un rôle de faire-valoir aux rôles masculins et je trouve cela dommage. Dans un monde où seuls les hommes ont la parole, le carnage est inévitable. C'est peut-être la morale - en creux - de cette terrible histoire, superbement écrite.