De la nuit des abysses au noir d’encre du cosmos, Golden City semble toujours baigner dans le bleu des ténèbres. Après avoir été torpillée et coulée, la ville flottante des milliardaires a été rebâtie dans l’espace pour des raisons de sécurité. Le grand patron est Harrison Banks mais il est porté disparu depuis cinq ans. Un détective privé rémunéré par le comité directeur de la cité d’or a retrouvé sa piste au Nigéria. Les responsables de la ville spatiale décident de se débarrasser de Banks et mettent un contrat sur son dos. Un tueur à gages est lancé à ses trousses. Par ailleurs, le groupe d’orphelins autrefois protégés par Banks, Apple, l’informaticien surdoué, Kumiko, la fille de la sœur d’Apple, Solo et Mifa ainsi que le pélican Nikos sont menacés d’expulsion car la partie du littoral où ils squattent a été vendu. De plus, Kumiko n’est pas rentrée de sa virée en ville. Prisonnière d’un rabatteur, elle est amenée dans une clinique privée dirigée par la redoutable généticienne, la professeure Seed. Les menaces planent sur le groupe d’amis, de Banks à Kumiko puis Mifa.
Plonger dans Golden City reste pour le lecteur un plaisir constant même si ce présent opus présente quelques faiblesses et incohérences scénaristiques. On ignore par exemple pourquoi Golden City a été précédemment torpillé. Malgré tout, la machinerie est remontée et relancée. La double intrigue se suit aisément et les personnages vont naturellement converger à la fin de l’album. Le dessin de Nicolas Malfin est toujours aussi précis, lisible, élégant. La mise en couleur par ordinateur de Pierre Schelle est maîtrisée et restitue de belles atmosphères. Les scènes marines paraissent les plus abouties notamment l’affrontement entre le tueur et Banks, la nuit, sur une mer remuante.

Bien que le tome 7 du second cycle de Golden City marque le pas et peine légèrement à lancer son intrigue, ce nouvel épisode centré sur les enfants perdus (Mifa, Apple, Solo et Kumiko), dorénavant amis du milliardaire Harrison Banks, se laisse boire d'un trait jusqu'à l'hallali car, en dépit des couleurs bleues qui se nuancent merveilleusement au fil des planches, l'atmosphère de Golden City est bel et bien délétère. La ville flottante du richissime Banks laisse aussi dériver dans ses bas-fonds des parias, des monstres et des miséreux. Les inégalités, la pollution, la violence restent le lot de la cité futuriste et le luxe côtoie la misère, la haute technologie les appareils rudimentaires. Les bons et les méchants sont clairement identifiés. Même si le scénario pêche un peu dans les eaux troubles de la mare aux clichés, le dessin léché, précis, élégant de Nicolas Malfin, les couleurs remarquables de Pierre Schelle, la mise en page rythmée et inventive, tout concourt à rendre la lecture très agréable.