Pour la petite histoire, j'avais acheté ce livre il y a des années, à l'époque où je dévorais tout ce que je pouvais trouver de cet auteur. J'avais commencé à le lire mais il m'était tombé des mains.
Je l'ai repris dans le cadre de l'opération "Venir à bout de ma PAL", et bien m'en a pris !
Le style est en effet un peu déroutant : on ne sait pas au début s'il s'agit d'une espèce de conte, ou d'ode lyrique, et le narrateur semble raconter à un roi sa propre histoire, ça m'a un peu rebutée.
Mais, très vite, je me suis laissée prendre à l'ambiance de ce monde où différentes religions s'affrontent : la magie du Cerf (pratiquée par les hommes, qui utilisent le sang vivant) et celle des Douce Sœurs (pratiquées par les femmes qui utilisent le sang mort) est en train d'être supplantée par la religion du dieu unique (qui est très peu décrite mais qui évoque le christianisme). Dans ce monde, le roi Palicrovol, champion du nouveau dieu, a tué le roi Nasilee, tyran détesté par son peuple, et est devenu roi en violant publiquement sa fille. Au lieu de tuer celle-ci il prend pitié d'elle et la laisse vivre. Ivre de vengeance, elle se met à étudier la magie, et considère l'impossible. Une femme peut-elle utiliser le sang vivant ?
Par la thématique des différentes religions, ce livre évoque pour moi divers récits liés aux légendes arthuriennes, et en particulier Les brumes d'Avalon de Marion Zimmer Bradley. Ce livre a pourtant sa propre personnalité bien affirmée, et a su me plonger dans son ambiance, construite subtilement à coup de noms de personnages bien choisis, de façons de se comporter en société traditionnelles décrites sans lourdeur, et de mille détails qui créent un monde très convainquant.
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