Tombouctou… Il ne s’agit pas dans ce roman de la ville du Mali, il s’agit de ce lieu indéfini, mystérieux et onirique dont beaucoup d’entre nous soupçonnent l’existence, mais dont personne n’est encore revenu. Et c’est pour Tombouctou que part le poète-clochard William Gurevitch, abandonnant bien malgré lui son chien, le génial Mr Bones, sur le pavé de Baltimore.
Ce sont donc les aventures d’un chien que nous suivons dans ce beau roman, un chien sensible, intelligent et affectueux, cornaqué d’outre tombe par un maître vigilant, certes, mais ô combien imprévoyant et fantaisiste. Passant d’un maître à l’autre, Mr Bones découvre l’âme humaine à l’aune de sa vie de chien…

En découvrant le résumé de ce roman de Paul Auster, j'ai pensé que bâtir un récit sur une approche anthropomorphique était un pari risqué. Mais j'ai rapidement réalisé que tel n'était visiblement pas le but de l'auteur qui, en choisissant de faire d'un chien le héros de "Tombouctou", a juste voulu raconter l'histoire ... d'un chien ! Un chien avec des préoccupations canines, des besoins physiologiques canins, une vision canine du monde.
Alors bien sûr, vous allez me dire que Paul Auster extrapole, qu'en tant qu'être humain, c'est avec sa sensibilité d'homme qu'il imagine les pensées, les émotions de son héros, que celles-ci sont forcément irréalistes. Je vous rétorquerais qu'après tout, le même problème se pose lorsque l'on met en scène des personnages humains : on ne peut jamais qu'imaginer, à l'aune de ses propres expériences, le détail de leurs débats intérieurs... et un roman ne sera jamais que la transcription de ce que l'auteur imagine, interprète.
Et d'ailleurs, ce n'est pas un problème. Qu'est-ce qui importe, lors d'une lecture ? Que le propos de l'auteur soit le plus réaliste possible ?
Que nenni, et les lecteurs le savent bien : ils se fichent de savoir si ce qui est raconté est vraiment arrivé, comme ils se fichent de savoir si c'est vraiment ainsi que raisonnent les chiens...
Ce qui compte, c'est le plaisir que procure la lecture, et la force des émotions qu'elle suscite en nous.

Bon, revenons-en à nos moutons, ou plutôt à notre chien. Il s'appelle M. Bones, c'est un bâtard au physique ingrat, mais un bâtard dans l'ensemble très heureux, puisqu'il vit une formidable histoire avec son maître Willy, faite de complicité et de sérénité. Seulement, leur belle collaboration semble être arrivée à son terme. En effet, Willy est très malade, et M. Bones ne doute pas un instant qu'il va bientôt mourir. Cette perspective l'effraie : son maître représente pur lui le monde, ce qui signifie que s'il disparaît, le monde disparaîtra probablement avec lui... Pour l'heure, les deux compères errent dans les rues de Baltimore, à la recherche d'une institutrice que Willy n'a pas vu depuis trente ans, mais il est persuadé qu'elle seule saura prendre soin de l’œuvre qu'il va laisser derrière lui : plus de soixante-dix cahiers dans lesquels il a consigné le début d'une épopée en vers.

"Tombouctou" est une fable simple, mais pas simpliste, dans laquelle Paul Auster adopte un ton tantôt bon enfant, tantôt dramatique. La relation qui unit M. Bones et Willy est touchante, ce dernier étant par ailleurs fort attachant. Au gré d'une vie de bohème et de vagabondage, ce fils unique d'une veuve juive psycho rigide a toujours privilégié la liberté et la camaraderie à la réussite et à l'argent, ce qui lui a valu de connaître, bien souvent, la solitude. L'auteur pose ainsi, avec ce récit, la question de la fidélité à nos propres valeurs.
Entre autres...

BOOK'ING

Mr Bones ou la vie d'un chien accompagnant tour à tour Willy, un junky marginal traînant les rues à la poursuite d'un rêve de gloire, Henry, petit garçon de 10 ans, trop effrayée par son père pour lui demander de garder le chien, et la famille Jones.

J'ai eu du mal à accrocher jusqu'à la 70ème page, soit un bon tiers du livre. Le récit est haché entre réalité et flash-backs ce qui rend la lecture très pénible. Tantôt ce sont les paroles de Willy, tantôt ce sont les pensées du chien. J'avoue avoir été un peu perdu.

Cependant, dès lors que Mr Bones se retrouve sans son maître adoré et donc livré à lui-même à la recherche d'un nouvel eldorado, le récit s'emballe et prend un peu plus d'ampleur, devient plus consistant et attrayant pour le lecteur.

On retrouve ce qui fait la qualité des livres d'Auster: des personnages peints avec un réalisme exceptionnel et des destinées tragiques.
Les réflexions du chien sur le genre humain sont excellentes.
La fin est très belle.
J'espère que j'irai moi aussi à Tombouctou un jour ;)

Pfff, j'ai horreur de ça mais j'abandonne cette lecture pour l'instant... Je suis pourtant fan de Paul Auster, à priori, mais là, je n'arrive pas à accrocher... Peut-être que c'est à cause de phases de lectures trop courtes, rentrée des classes oblige...

Je le mets de côté et je ré-essaierai plus tard.

J'avais un peu peur, je n'avais lu de Paul Auster que la "Trilogie new yorkaise" et j'avais trouvé ça super cryptique... Mais je suis réconciliée, avec celui là, j'ai adoré, touchant et beau :)

Mon premier Paul Auster. Tombouctou ( l agoraste ou agoriste comme vous voudrez) m avait conseillé ce livre, en effet un livre qui donne son pseudo à un internaute ne peut pas etre totalement mauvais. Quant à Andras , qui semble apprécier les livres de Paul, il avait émis une fatwa sur Tombouctou ( le bouquin, pas l internaute) pour cause de difficulté d indentification à un chien !
Aimant les paradoxes et les causes perdues j ai donc choisi Tombouctou pour entrer dans l univers de Paul Auster.
Tombouctou c est certainement le lieu ou l ame de Willy ira aprés sa mort, c est du moins ce que pense Mr Bones . Mr Bones c est le chien de Willy, clochard célest e ayant trop abusé des paradis artificiels et qui comme un clone de Kérouac, sillonne les States en déclamant de la poésie. Mr Bonnes comprend le language des hommes mais ne le parle pas, hélas ; aussi quand Willy meurt dans la bonne ville de Baltimore, Mr Bones , désirant retrouver une famille, un nouveau maitre ,s engage dans une errance à travers le pays ; il ira de déceptions en déconvenues.
La fin est triste, trés triste. Tout de suite j ai eu de l empathie avec les personnages, que ce soit Willy, le laissé -pour-compte de l Amérique ou pour Mr Bones, LE chien ; d ailleurs la lecture finie vous ne regarderez jamais plus votre chien de la meme façon !