Vollard est un libraire solitaire, pour qui les livres sont tout dans la vie. Un soir de pluie, il heurte une petite fillette qui s'est litéralement jetée sous les roues de sa camionnette. Rongé par la culpabilité, Vollard se rend au chevet de la fillette dans le service de réanimation. Il prend peu à peu le rôle de père de substitution, alors même que la mère de la fillette semble détachée de tout, incapable d'être touchée par quoi que ce soit dans la vie, y compris par le grave accident de sa fille.

Voici un petit roman qui se lit très vite, dont j'ai apprécié l'originalité autant au niveau des personnages que du style de l'auteur.

En revanche, je ne m'attendais pas à autant de pessimisme! La quatrième de couverture parle de la solitude des personnages, mais à mon avis cela va plus loin: désir de fuite (et pas seulement pour la mère), et surtout impossibilité de donner un sens à sa vie. Ni par les livres, ni par la paternité/maternité, ni par la chaleur humaine. L'auteur est allé jusqu'au bout de sa démonstration avec une fin implacable. Pas une once de lumière ou d'espoir.

Je reste donc un peu assommée par ce livre: pas vraiment touchée ou émue, mais plutôt sous le coup du choc. A tel point qu'il m'est difficile de dire si j'ai aimé ce livre ou non...

Un livre très bien écrit, une histoire difficile, une histoire de trois solitudes, trois douleurs qui se percutent...
Et en même temps, l'auteur en profite pour rendre un merveilleux hommage à la littérature, aux livres... A travers le personnage principal du bouquin, un libraire, grand, massif à la mémoire prodigieuse.

Une très belle histoire qui m'a complètement conquise.

Un accident de voiture, terrible.
Un libraire, Vollard, n'ayant vécu qu'à travers les livres écrase une petite fille, Eva, à la mère fantôme, Thérèse.
Voici le point de départ du livre.

On découvre ensuite les portraits des différents personnages que l'on suivra à travers des témoignages bouleversants.
Ce livre est est une succession de solitudes.
J'ai beaucoup aimé, mais je ne crois pas que je serais prête à le relire. C'est poignant et assez douloureux, mais très beau.
Je pense qu'il faut avoir une certaine disposition pour le lire et surtout ne pas être dans une phase de déprime, car c'est tout de même assez déprimant.

Je n'ai pas aimé ce roman.
Certes, il est bien écrit.
Certes, il vous remue. Trop, sans doute, du moins en ce qui me concerne.
La lecture de ce livre m'a été très pesante, difficile, douloureuse... Je l'ai oublié chez ma soeur à deux reprises! (un acte manqué très significatif...)
Je me sentais mal tout le temps où je le lisais.
Et puis je ne suis pas persuadée que tout cet étalage de souffrance et de solitude absolue au milieu de la foule, du quotidien, le récit de ces êtres désespérément seuls depuis leur plus jeune âge, apporte quelque chose, mène quelque part. Il n'y a pas le moindre espoir, pas la moindre lumière dans ce récit.

Une très belle histoire, poignante qui réussit le prodige d'éviter le mélodrame malgré les thèmes véhiculés.
Vollard, un libraire passionné de livres, de récitations de belles phrases, heurte une petite fille qui, terrorisée de l'absence de sa mère à la sortie de l'école, était passée en courant devant ses roues.
La justice ne retient bien entendu aucune culpabilité contre lui, et la mère le comprend bien, mais quand deux bulles se rencontrent, elles créent un lien, un lien que Vollard ne souhaite pas, qui le brûle et le soulage en même temps, qu'il fuit et qu'il cherche.

Je ressens une certaine amertume à constater que la petite Eva rencontre trop tard Vollard : tout ce qu'il lui apporte volontairement, inestimable pour une enfant "de trop" dans la vie d'une mère qui ne sait pas l'être, perdue par sa névrose, ne lui sert donc à rien.

Belle lecture pour moi, c'était aussi découvrir Pierre Péju; du coup tout ce qui me tombe sous la main , écrit par lui, est dévoré par mes yeux!

Un beau roman, triste, poignant, bouleversant. L'histoire de trois personnages, trois solitudes : Étienne Vollard, le libraire, passionné de livres, nourri de livres (il les connaît littéralement par cœur) depuis sa plus tendre enfance, réfugié dans les livres, responsable de l'accident qui sera finalement fatal à la petite Éva, la petite Chartreuse, dont la mère, Thérèse, n'est qu'une absence, un fantôme, à peine arrivé, déjà reparti. Ce roman permet également toute une réflexion sur la littérature, le pouvoir des livres, leur force d'évocation, la fascination que peut exercer l'objet "livre".

"Qui se souviendra de cette façon de poser l'index au sommet de l'ouvrage pour le basculer en arrière, l'attirer à soi, l'ouvrir, le parcourir. Lire la quatrième de couverture. Debout, dans le bruit des pages tournées, découvrir les quelques mots qui paraissent s'adresser précisément à soi. L'inespéré noir sur blanc. Intime universel. Musique silencieuse." (p. 75)

Tout commence par un dramatique accident de la circulation : le libraire Etienne Vollard renverse Eva, petite fille affolée qui s’est jeté sous ses roues.
C’est qu’un fois de plus, sa mère était en retard à la sortie de l’école. Il pleut, elle veut rentrer chez elle mais se perd et s’affole. Elle traverse alors le boulevard sans regarder.
Lorsqu’elle est dans le coma, Etienne Vollard lui rend visite. Et comme il faut lui parler, il lui récite les innombrables histoires lue chaque jour depuis tant d’années où la lecture était son seul refuge. Il croit au pouvoir des histoires et de la lecture.
A son réveil, Eva n’est plus la même. muette, cloîtrée en elle-même, elle devient la petite chartreuse du libraire qui lui rend visite dans la maison de rééducation où l’a placée sa mère. Auprès d’Eva la silencieuse, Etienne Vollard éprouve «un « inexplicable allègement ».
A chaque visite il ne peut que constater la dégradation de l’état de la petite fille qui va se laisser mourir.
Après une dernière rencontre avec la mère-fantôme d’Eva, Etienne Vollard retourne dans la Chartreuse, cette montagne où il s’est réfugié après l’accident, où Eva a vécu ses derniers jours et où lui-même se suicide en se jetant d’un pont.

Tout résumé de ce livre est forcément très réducteur : il est écrit par un philosophe qui, plus qu’une intrigue, nous transmet des sentiments, des angoisses, des sensations.
Au côté des protagonistes nous découvrons en filigranes l’atmosphère silencieuse, apaisante et lourde à la fois, quasiment mystique de la montagne de la Chartreuse qui est actrice à part entière dans l’histoire d’Etienne Vollard.

Le thème : un libraire, une sorte de géant taciturne, renverse un jour dans une ville au pied du massif de la Chartreuse (on vous laisse deviner) une enfant qui sortait de l'école et que sa maman n'avait pas pu venir chercher à temps. Il y a plein de belles choses dans ce livre, et notamment sur la force des livres, j'en suis encore tout bouleversé.
Le livre peut se prêter aussi à un jeu littéraire car il comporte maints passages de livres qui ne sont pas attribués explicitement, l'auteur se contentant de donner à la fin la liste des auteurs auxquels il les a empruntés. On peut donc tenter de reconstituer les associations.
Prix livre Inter 2003.