Centré sur la vie à l’intérieur du camp, cet album prend le temps d’approfondir les rapports entre les différents personnages. Le climat s’apaise et le groupe rêve d’une vie plus tranquille tout en se préparant contre une attaque possible du gouverneur. Plus calme, ce septième album apporte une pose bienvenue et d’autant plus précieuse que l’on sait très bien que c’est pour mieux plonger dans l’horreur au prochain numéro.

Tome 7 : Dans l'oeil du cyclone.
Calme relatif dans cet épisode, le groupe s'installe dans le confort de la prison. Mais il faut quand même se battre, pour récupérer des armes, de l'essence. Il y a une meilleure entente au sein des survivants, par rapport aux épisodes précédents.
Les dessins, comme d'habitude, sont bluffants de réalisme.

Réminiscences d’une scène d’amour entre Lori et Shane, mariage prononcé entre Glenn et Maggie puis consommé avec ardeur, mise au monde sans complication d’une petite Judith, retrouvailles ardentes entre Tyresee et Michonne, tout semblerait aller pour le mieux dans le chaos d’un monde post-apocalyptique hanté par les morts-vivants. Bien qu’il faille cultiver son jardin pour être heureux, à l’instar de Candide du temps bien lointain des Lumières, ce à quoi s’emploie Hershel, le patriarche à la famille décimée, la menace est plantée dans le décor comme des zombies piqués dans la prairie, attendant le moment qui ne saurait se dérober, l’instant mortel, tragique et irréversible qui va infailliblement surgir. La menace et la violence ne sont pourtant pas là, immédiatement mais dans la proximité de la bourgade de Woodbury dont Rick, Glenn et Michonne ont miraculeusement réchappé. La possibilité d’une attaque meurtrière n’est pas à exclure et la petite communauté retranchée dans le pénitencier providentiel s’y prépare. Un raid est mené avec succès aux entrepôts de la Garde nationale visant à détruire les réserves d’arme et d’essence où puisent les troupes du gouverneur. Pourtant, la violence ne se produit pas là encore. Un simple détour par un supermarché dévasté risque de tourner à la tragédie quand un quatuor de gros bras armés débarque, en provenance directe de Woodbury, alors que Glenn et Tyresee parcourent en devisant, un caddy au bout des bras, le capharnaüm du supermarché. Andrea et Michonne, femmes létales, la tête bien plantée sur les épaules, sauront sauver la mise des deux hommes en totale perdition. Plus de porc que de mâle chez les nervis du gouverneur !
Il est conseillé de se procurer les tomes 7 et 8 en même temps si on veut espérer trouver le sommeil car, tout comme les deux volumes précédents, ils fonctionnent ensemble, l’un, plus apaisé, trouvant son dénouement dans l’opus suivant, le suspense entre les deux étant intenable. Le lecteur ne sortira plus indemne de l’histoire car les personnages ont pris de l’épaisseur, sont devenus proches. Ils portent l’espoir de toute l’humanité en totale déréliction et beaucoup vont mourir en dépit de pauses lénifiantes, de répits salutaires. Chaque nouveau décès est un coup au cœur. Robert Kirkman fait le grand ménage dans son histoire. L’œil du cyclone est un endroit calme malgré l’apocalypse alentour. La suite annoncée sera sans concession.