Peut-on mener sa vie en confiant son avenir à une paire de dés. Peut-on se fier au hasard pour prendre des décisions qui bouleverseront votre futur d’une manière totalement aléatoire ? Pour ma part, je ne m’y risquerai pas mais Luke Rhinehart lui, n’hésite pas. Une manière de mettre beaucoup de piment dans son existence mais aussi un paquet d’emmerdes ! Un livre bourré d’humour et qui fait même réfléchir sur notre capacité à s’enfermer de notre plein gré dans des routines qui ne nous conviennent pas. J’ai adoré certains passages et un peu moins apprécier d’autres mais le ratio plaisir/ennuie est quand même positif. C’est en tout cas un livre qui ne peu pas laisser indifférent. A découvrir…

Pas fini, j'ai lu à peu près 1/3.
J'aime pas du tout, l'atmosphère est malsaine, le héros est exécrable, et j'ai du mal à supporter l'ambiance 70's décomplexée. Et quelle lâcheté de laisser toute responsabilité de ses actes aux dés...

[tr. fr. L'Homme-dé, déjà présent et noté dans l'Agora]
Ceci est la pseudo-autobiographie d'un psychiatre américain de succès, affligé par l'ennui professionnel et domestique, qui par hasard commence à avoir recours au lancement des dés afin qu'ils dictent sa conduite par rapport à un ensemble de possibilités préétablies. La première décision prise par le truchement du dé sera de violer la femme de son meilleur ami...
Mais tandis que la pratique envahit progressivement des domaines de plus en plus fondamentaux de la vie du psychiatre, et que son environnement la subit dans la stupéfaction et dans le rejet, il en fera une théorie thérapeutique, fondée sur le postulat de l'aliénation de toute personnalité unique et cohérente, alors que l'épanouisement individuel ne peut surgir que d'une explosion de multiples egos latents que le hasard, l'incohérence et la fluctuation rapide permettent d'exprimer tour à tour. S'ensuit un nihilisme complet touchant à l'identité, à la rationalité et à la morale, au profit du chaos et de l'aléa. L'enchaînement de la trame est bien sûr totalement imprévisible à l'instar du finale, ce qui permet une lecture rapide et à suspense des quelques 540 pages; il en est de même pour le style très changeant, bien qu'un type d'humour américain nihiliste et outré (un peu à la Woody Allen), des brusques changements de registre linguistique jusque dans l'argotique et dans l'obscène, et une surabondance d'épisodes qui pouvaient être considérés comme choquant dans l'Amérique début années 70 - en particulier érotiques - soient constants et tout à fait à leur place.
Luke Rhinehart est un nom de plume. L'auteur, bien qu'ayant fait des études de psychologie et que le long chapitre 48 de cet ouvrage fonde la théorie de la thérapie des dés sur des assises très convaincantes, n'a jamais été psychiatre même si sa biographie errante et erratique a pu renforcer le mythe (la fiction) autobiographique. De ce fait, ce roman paru en 1971 aux Etats-Unis ne cesse depuis lors d'être un best seller, successivement réédité, et de catalyser toute une mouvance de pensée et de pratiques anti-psychiatriques, laissant supposer que l'anti-psychiatrie ait traversé l'Atlantique avec environ une décennie de retard sur "notre" Foucault mais qu'elle y ait trouvé un terrain très fertile.
Lecture vraiment passionnante.

Autobiographie d'un psy new-yorkais qui a décidé de laisser les dés décider de son existence, c'est drôle, bien écrit (le style change quasiment à chaque chapitre) et très révélateur de son époque dans les problématiques abordées : sexe, drogues, paradigmes sociaux-culturels, ...