8 livres correspondent à cette oeuvre.
Il y a actuellement 5 notes de lecture correspondant à cette oeuvre (voir ci-dessous).
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[La cote 400 | Sophie Divry] |
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apo
Sexe: Inscrit le: 23 Aoû 2007 Messages: 1959 Localisation: Ile-de-France
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Posté: Mer 08 Fév 2017 10:03
Sujet du message: [La cote 400 | Sophie Divry]
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Commentaires : 3 >> |
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Légions sont les dithyrambes sur la lecture et les bibliothèques. Remarquables les élégies sur la folie de leurs usagers – je pense à Borges, à Canetti, à Manguel...
Comme le rappelait Sergio Moravia en introduisant un très bel essai que Beckett consacra à Proust : « L’idée que l’artiste [l'auteur] puisse être également un homme de culture intellectuellement éduqué, probablement capable de fréquenter des bibliothèques et des salles universitaires paraît provocante et bizarre: comme si l’on voulait inventer un animal à deux têtes. » Portant l'auteur est lecteur, usager des bibliothèques et sans doute possesseur de la sienne propre, et pour peu que sa démarche artistique outrepasse le solipsisme, il sait bien à qui il s'adresse...
Je suis donc très intrigué par une auteure qui, après quelques années de militantisme et journalisme afférent, choisit comme thème de son premier ouvrage littéraire la névrose gravitant autour de la bibliothèque.
À l'évidence il n'y a pas de meilleur moyen de la représenter que de camper une bibliothécaire névrosée, se livrant à un monologue sans droit de réponse face à une ombre de lecteur temporairement reclus dans sa section études cote 900 au sous-sol, jusqu'à la réouverture au public de son lieu de travail. Bibliothécaire outrancièrement névrosée, lecteur renfermé nuitamment : aucun ami du livre ne s'identifiera jamais dans de telles psychopathies, naturellement ! Certaines belles âmes se sentant visées de près monteront même sur leurs grands chevaux, et bien sûr elles n'admettront de toute la logorrhée de la fonctionnaire esseulée que la compassion pour les usagers les plus pitoyables dudit temple du savoir partagé : les solitaires en quête de « dragouille », les thésards au sujet insignifiant, les « réfugiés du chauffage électrique », les puceaux et pucelles de ce lieu qui n'y seront acquis que s'ils oseront franchir son seuil seuls, une prochaine fois.
Les agréables digressions sur le fonctionnement des bibliothèques, classification Dewey et compagnie, sur l'esprit des politiques culturelles, sur l'écriture de quelques auteurs classiques, les agréables aphorismes sur la lecture et l'écriture, les réflexions sur l'invisibilité de sa personne et sur la nuque de Martin : tous ces mots ininterrompus ne doivent être pris que pour le matériau splendide de la représentation d'une névrose. Dès lors, je ne suis pas sûr que ce petit ouvrage d'orfèvrerie fine soit vraiment ironique.
Cit. :
« Lire, c'est un prétexte. Un faux-semblant. Ce qu'ils viennent chercher ici, c'est quelque chose à quoi se raccrocher. […] De toute façon, les bibliothèques attirent les fous. Surtout en été. » (p. 46)
« De toute façon, pour écrire (j'y ai beaucoup réfléchi aussi), il faut avoir un problème sexuel. C'est évident. Ou trop de libido ou pas assez. C'est au choix. Mais écrire, c'est sexuel. […] On ne s'enferme pas dix heures par jour pour écrire si tout va bien dans sa vie. L'écriture n'arrive que si quelque chose ne va pas. Si tous les gens étaient heureux sur terre, ils n'écriraient pas autre chose que des recettes de cuisine et des cartes postales, et il n'y aurait ni livres, ni littérature, ni bibliothèques. » (p. 61)
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[La cote 400 | Sophie Divry] |
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Message |
Septentria
Sexe: Inscrit le: 17 Avr 2006 Messages: 910 Localisation: Ste Foy-Les-Lyon (69)
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Posté: Sam 16 Juin 2012 18:45
Sujet du message: [La cote 400 | Sophie Divry]
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Une bibliothécaire raconte à un lecteur qu'elle retient en "otage", en un long monologue, tout ce qu'elle sur le cœur, de son échec aux concours de l'enseignement à son métier de bibliothécaire et aux rouages subtils de la classification des livres, en passant par son coup de cœur pour un lecteur qu'elle aime secrètement.
J'ai lu ce roman assez rapidement, il y a déjà plusieurs mois, je ne m'en souviens pas très bien. Me reste une impression de longueur, bien qu'il soit assez court, peut-être parce que notre héroïne ressasse toujours un peu les mêmes thèmes et les mêmes regrets. Le style est assez intéressant mais j'ai tout de même été déçue par ce roman orignal qui, d'après sa 4e de couverture, semblait plus alléchant...
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[La cote 400 | Sophie Divry] |
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Message |
isamax56
Sexe: Inscrit le: 05 Fév 2009 Messages: 345 Localisation: bretagne
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Posté: Mer 26 Jan 2011 13:42
Sujet du message: [La cote 400 | Sophie Divry]
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J'ai cru que ce livre serait le rapport amoureux des bibliothécaires pour les livres, mais c'est le monologue d'une femme sans âge, discrète, psycho rigide, amère, aigrie, qui est une bibliothécaire employée au rayon géographie au sous sol.
Ce petit texte très court est très bien écrit, de l'humour, des vérités, on ne s'ennuie pas une seconde.
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[La cote 400 | Sophie Divry] |
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Message |
ingannmic
Sexe: Inscrit le: 22 Aoû 2008 Messages: 737 Localisation: Mérignac
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Posté: Lun 17 Jan 2011 10:42
Sujet du message: [La cote 400 | Sophie Divry]
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Commentaires : 2 >> |
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Lorsque j'ai lu en préambule au roman "La cote 400", la brève présentation sur son auteure, indiquant entre autres que Sophie Divry aime les aubergines, mais pas les automobiles, et ne possède pas de téléphone portable, je me suis dit que nous avions pas mal de points communs, et que c'était de bon augure...
Lorsque j'ai vu qu'elle dédicaçait son livre à "celles et ceux qui trouveront toujours plus aisément une place en bibliothèque qu'en société", je me suis réjouie, car j'en ai déduit que ce roman était vraiment pour moi...
Et c'est vrai, j'ai passé un excellent moment à la lecture de ce texte aussi bref qu'il est amusant. En revanche, j'imaginais "La cote 400" comme un hymne à la lecture, un hommage aux livres et à leurs temples que sont les bibliothèques, mais ce n'est finalement pas tout à fait ce que j'y ai trouvé.
Le récit est constitué du long monologue d'une bibliothécaire, qui un jour, au moment de sa prise de poste au rayon géographie dont elle est la responsable, tombe sur un visiteur enfermé dans les lieux, où il s'était endormi.
Après l'avoir réveillé, elle entame une conversation unilatérale, s'attardant dans un premier temps sur l'histoire des méthodes de classement appliquées dans les bibliothèques, pour dériver ensuite sur une multitude de sujets de société, souvent en relation avec la culture, tout en dévoilant peu à peu la détresse, la fragilité et la solitude que dissimulent les idées bien arrêtées et le comportement quelque peu autoritaire dont elle fait preuve face à son interlocuteur muet.
Car tout comme les rayonnages au classement rigoureux et mathématique de la bibliothèque peuvent renfermer des trésors littéraires, de la fantaisie créative, derrière la bibliothécaire discrète et ordonnée, il y a une femme, avec ses émotions et ses envies...
Seulement, cantonnée au sous-sol de son rayon géographie, "la classe poubelle", notre héroïne donne le sentiment de s'être laissée sclérosée par l'immuabilité des lieux et leur calme permanent, et d'être restée hors de la vie.
D'où l'amertume et les regrets qui transparaissent de plus en plus au fil de son monologue.
Le ton est cynique, voire aigre, mais presque toujours drôle, la bibliothécaire fustigeant tantôt avec une ironie bien placée, et tantôt avec une mauvaise foi hilarante, les travers de ses collègues, du public, des jeunes, des politiques...
Mais elle ne peut s'empêcher aussi de se montrer parfois attendrie envers ce lieu d'accueil et d'enrichissement démocratique que reste envers et contre tout la bibliothèque...
Un petit livre fort réjouissant, et qui se dévore sans efforts !
http://bookin-ingannmic.blogspot.com
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[La cote 400 | Sophie Divry] |
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