Je suis partagé...
D'une part (ma part naïve) j'ai pris du plaisir à lire ce bouquin, qui m'a été offert par une amie. Du plaisir à plusieurs niveaux. D'abord, il me parle de ce qui a touché mon amie. Ce n'est pas rien! Ensuite, l'histoire est celle d'un parcours dans la foi, et de toutes les embuches qu'on peut se mettre, ou que les autres peuvent nous mettre pour avancer. C'est aussi un descriptif des illusions qu'on peut avoir sur ce chemin. Cette lucidité me fait du bien.
L'autre part (la part critique) me démange cependant. D'abord c'est écrit d'une manière qui me gratte douloureusement. Le style m'écorche. Non que ce soit mal écrit, entendons-nous bien : c'est juste que le style ne me convient pas du tout. Et puis bon, l'auteur a écrit ça sous forme de roman, mais c'est une sorte de témoignage, d'autobiographie. Et Dieu sait que j'ai horreur de ça. Enfin, et c'est là que je me permet de critiquer (c'est du jugement pur et simple, qui n'appelle pas de grâce, malheureusement. J'aimerais pouvoir), Thierry Bizot est producteur sur M6. Déjà ça en dit long. Mais il copine avec Emmanuel Chain, et quand on regarde quelles émissions sont produites... ça laisse songeur. Alors je ne veux pas être trop catégorique dans mes propos, parce que je connais toute l'ambiguïté de la chose appelée conversion. M'enfin quand on est 'touché par la grâce' on peut parfois se poser la question de notre action dans le monde. Sans doute Bizot se l'est-elle posée, et y a trouvé ça réponse. Le fait est que sa réponse à lui ne me convient pas à moi. C'est ce qui nous sépare. Sa réponse est-elle pour autant mauvaise? Bah, je ne suis pas Dieu, moi, ça se saurait!
Ce livre a été adapté au cinéma par sa femme, Anne Giafferi, sous le titre 'qui a envie d'être aimé?'. Ben j'ai quand-même envie de voir ce film. Parce que le mouvement est important, je veux à la fois relier le message à son auteur (et là je coince), mais je veux aussi prendre le message tel qu'il est, pour voir en quoi ce message me parle (et là, ça me parle). Non, je dois l'avouer : malgré le style, malgré le métier de l'auteur et malgré un tas d'autres petits grains de sable, j'ai été englouti par ce livre : à la fin je n'arrivais plus à décrocher. C'est ça : j'étais englouti, malgré moi. Au fond, c'est pour ça que j'ai pu écrire que j'y ai pris du plaisir. Le bouquin m'a pris par surprise. Et j'aime bien ça.
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